«La grande majorité des décès par armes à feu au Québec sont des suicides», affirme le directeur général de l’AQPS, Jérôme Gaudreault. Plus d’une centaine de personnes troublées mettent ainsi fin à leurs jours chaque année. «Et ce sont surtout des armes sans restriction qui sont utilisées.»
La simple présence d’un fusil dans une résidence multiplierait par cinq le risque qu’un des habitants des lieux commette l’irréparable, ajoute-t-il. Que ce soit le possesseur de l’arme ou un autre membre de la famille.
«Quand on est propriétaire d’une arme à feu, on a une responsabilité pour soi et pour les autres. Même si ça va bien maintenant, je ne sais pas comment ça va aller dans 6 mois, 1 an, 10 ans. L’état mental peut changer.»
M. Gaudreault juge donc essentiel que l’État encadre l’achat, la possession, l’entreposage des armes à feu notamment en tenant un registre. Aussi, il salue les efforts déployés par PolySeSouvient afin de maintenir le sujet dans l’actualité et convaincre les élus de légiférer. D’où l’attribution d’un prix méritas lundi soir.
«Dans le débat virulent sur le contrôle des armes à feu, ça fait du bien de voir que nos revendications sont validées par les experts en prévention du suicide», se réjouit la coordonnatrice de PolySeSouvient, Heidi Rathjen. «Ça confirme qu’on est sur la bonne voie et que nos actions vont sauver des vies.»
L’entrepose sécuritaire, voire l’absence d’armes à feu, permettent d’éviter que les personnes cultivant des idéations suicidaires se tuent durant une crise, insiste-t-elle. «L’accès au moyen le plus mortel joue un rôle déterminant.»