LHJMQ: «On devient quasiment une ligue bouche-trou» [VIDÉO]

Gilles Courteau

Québec — Avec neuf des 21 meilleurs espoirs qui entretiennent le mystère sur leur avenir, il fut évidemment question de cette épine dans le pied de la LHJMQ lors du point de presse annuel de Gilles Courteau.


Beaucoup d’équipes ont fait savoir leur mécontentement au cours des derniers jours. Devant les médias, comme derrières les portes closes. Même les Remparts et l’Océanic, qui ont tiré profit dans le passé de ce genre de manœuvres, se rangent maintenant dans le camp des insatisfaits. Une lettre d’intention a été soulevée et à nouveau, cette solution n’a pas été retenue. Par contre, une proposition de laisser de côté ceux qui auraient pris des engagements aux États-Unis fait actuellement son chemin… «Un comité va étudier la question et pourra ensuite nous soumettre une recommandation», a reconnu Courteau.

Serge Beausoleil, de l’Océanic, a avoué espérer que l’étude accouche d’une proposition musclée. «Ce qu’on souhaite, c’est que si les jeunes prennent la décision d’aller dans les marchés américains, qu’ils assument leur décision. On veut que le jeune qui prend la route américaine l’assume. On est un circuit de première classe, la LCH développe le plus de joueurs pour la LNH, qu’ils ne puissent pas aller là six mois et revenir. J’espère qu’on va aller là. Nous avons un produit extraordinaire, on n’a pas à forcer personne de nous choisir, mais si on opte pour un autre choix, qu’on l’assume», a indiqué Beausoleil en point de presse. On a un produit d’une grande qualité. Si je dis à ma blonde, je vais t’essayer et si ça marche pas, je vais prendre l’autre, je ne suis pas sûr qu’elle va être d’accord avec ça! C’est la même chose avec notre produit, qui est de grande qualité. Assumons le fait qu’on soit le meilleur circuit de développement, faisons-en la promotion. Les jeunes ont le droit d’opter pour ce qu’ils veulent. Ils veulent aller aux États-Unis, go, on n’est pas pire ami, mais je ne peux pas être ton plan B.»

Patrick Roy abonde dans le même sens. «Le territoire américain est une bataille qui mérite d’être vue. J’aimerais qu’on ait une ligne plus dure avec les joueurs qui veulent aller dans les collèges américains, comme la NCAA, et qu’ils ne puissent pas revenir dans notre ligue. Présentement, le jeune peut aller de l’autre côté, et si ça ne marche pas à son goût, il va revenir. On devient quasiment une ligue bouche-trou. J’aimerais que le jeune soit obligé de prendre une décision, au moins, on saurait où se situe le joueur et les organisations pourraient avancer. C’est quelque chose que j’ai proposé à la Ligue, cette semaine. Elle mérite d’être peaufinée, mais aussi d’être regardée et analysée.»

Gilles Courteau

«Repêchez-les»

Courteau dit que depuis 15 ans, 98 % des joueurs répertoriés par le CSR finissent par jouer dans la LHJMQ. Ceci dit au cours de la même période, ceux qui ont bluffé pour tenter de choisir leur équipe ont plus souvent qu’autrement atterri à St-John, Halifax, Moncton ou Québec! «Mon message aux équipes est toujours le même : Repêchez-les! On a une réglementation en place [choix compensatoire] si jamais ça ne fonctionne pas», a lancé Courteau, qui a contredit Trevor Georgie, des Sea Dogs, qui disait la veille que l’un des problèmes était que le standard d’encadrement variait d’une ville à l’autre. «On a travaillé fort pour établir des bases. Je ne vois pas de grande différence d’un marché à l’autre.»

Après un 50e anniversaire qui s’est terminé par la conquête de la Coupe Memorial par les Huskies de Rouyn-Noranda, Courteau et sa bande planchent sur la suite. Dans les cartons de Courteau se retrouvent davantage de matchs inter-ligues, une potentielle troisième incursion aux États-Unis, et peut-être une réduction de calendrier. «À ce sujet, nous ferons une tournée des équipes pour recueillir le maximum de données avant de prendre une décision.»