L’auteure et commissaire indépendante Florence-Agathe Dubé-Moreau s’est chargée de la sélection des artistes, du choix des œuvres et de la mise en espace de celles-ci. La FAAQ — libérée des kiosques des autres évènements du genre — a des airs d’exposition collective, où l’on peut déambuler et faire des liens intuitivement entre les propositions.
Juan Ostiz-Apuy, un coup de cœur pleinement assumé par la commissaire, construit de grands collages à partir de centaines d’images découpées dans des catalogues IKEA et réassemblées dans de séduisantes fantasmogories de formes et de couleurs. Avec plusieurs expositions solo prévues dans les prochains mois, l’artiste originaire du Costa Rica est sur une belle lancée. Il proposera aussi des sculptures en impression 3D.
Lauren Pelc-McArthur, une jeune peintre qui commence à faire sa marque (au concours de peinture RBC l’an dernier et lors de l’exposition Peinture fraîche à Art Mûr, notamment) connecte technologie et nature. «Elle fait une réflexion sur les écrans et les surfaces numériques qui nous entourent, mais à travers le médium de la peinture», explique la commissaire. Elle combine les techniques dans de grands formats, en puisant parfois dans l’imagerie de la science-fiction.
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Raùl Aguilar Canela, qui travaille entre Mexico et Montréal, proposera des pièces de sa série The State of Our Employability. «Elle est inspirée par l’esthétique des albums de musique métal. Il y a une énergie adolescente un peu rebelle, souligne Florence-Agathe Dubé-Moreau. Il est allé chercher des références graphiques et typographiques et a croisé ça avec un discours sur la consommation et le capitalisme.»
En photographie cette fois, Jérôme Nadeau, qui enseigne à Concordia, crée des images qui sont le résultat de plusieurs manipulations techniques et sur lesquelles il réintervient parfois à l’encre chromogène.
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Raphaëlle de Groot proposera des photographies faites pendant son projet de longue haleine sur la Côte-Nord, ainsi qu’un nouvel inventaire d’objets recueillis lors de ses périples. «Ça ressemble un peu à une carte, avec du texte français et innu. C’est une primeur vraiment magnifique», indique la commissaire.
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Élise Provencher, qui a exposé à Regart il y a deux ans, a créé une douzaine de personnages en céramique qui s’inspirent de la mythologie. «Ce sont des déesses, des héroïnes, qui sont des amalgames de matériaux et de couleurs», résume la commissaire.
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Aussi en sculpture, Shanie Tomassini présentera un mélange de pièces déjà exposées à Circa à Montréal et de nouvelles pièces créées au Texas, où elle fait sa maîtrise. Entremêlant des procédés manuels et digitaux, elle fusionne technologie et nature en incluant parfois de l’eau, des plantes ou encore des insectes vivants.
Carol-Ann Belzil-Normand, dont on a pu voir le travail à la Bande Vidéo et en marge de Manif d’art, a conçu un présentoir particulier pour des impressions numériques, un «gif» animé et une série de petites sculptures en céramique. «Elle s’intéresse à la représentation de la féminité en croisant ça avec une imagerie d’armes, d’outils, d’accessoires d’autodéfense», note Florence-Agathe Dubé-Moreau.
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Sous l’égide des galeries
Même si la majorité des participants de la FAAQ ne sont pas représentés par des galeries commerciales (ce qui constitue l’un des attraits de l’évènement), quatre galeries en profitent pour mettre de l’avant un des artistes qu’elles représentent.
La Galerie Division mise sur Caroline Monnet, une artiste métis qui travaille sur l’inscription de l’imaginaire autochtone à notre époque et qui est sur la longue liste des nommés au prix Sobeys. «Elle reprend des motifs matriarcaux qu’elle reproduit sur des matériaux de construction comme du styromousse, du bois ou de la toile. Elle réenchante ces matériaux-là, qui sont utilisés sur les réserves pour construire des maisons», expose la commissaire.
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La galerie Hugues Charbonneau présente Morigja Kitenge Banza, qui signe une série d’autoportraits et une série de peintures d’icônes religieuses, auxquelles il superpose des masques africains qu’on retrouve dans des collections muséales. Une réflexion sur des identités qui peuvent se superposer et qui cadre bien avec le lieu où se déroule la FAAQ cette année.
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Diane Landry, de la galerie Michel Guimont, a créé une série de masques faits avec des matériaux récupérés, qui étaient déjà présents dans son atelier. BGL, de la Galerie 3, prépare «un nouveau corpus de peintures», mais il était impossible d’en savoir plus au moment de l’entrevue.
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Corpus à redécouvrir
Ceux qui fréquentent les musées et les centres d’artistes retrouveront certaines propositions présentées dans ces lieux dans les derniers mois.
On retrouvera les tissages jacquard de François Morelli, Didier Morelli et Geneviève Moisan vus dans l’exposition Fait main au Musée national des beaux-arts du Québec et faits à partir de dessins, en cadavre exquis, créés il y a plusieurs années par le père et le fils.
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Des photographies qui faisaient partie de la dernière exposition d’Anne-Marie Proulx présentée à la Galerie des arts visuels explorent la langue et le territoire de la Côte-Nord. Des aquarelles de François Simard, de délicates et sensible explorations sur l’imagerie du naufrage, avaient été exposées à Criterium, sur la rue du Pont.
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Leila Zelli (qui a remporté le prix du public au dernier Symposium de Baie Saint-Paul) présente deux vidéos, vues à la Galerie de l’UQAM, issues d’un reportage dans un camp de réfugiées en Syrie. Des morceaux de pure poésie, extraits d’un contexte de guerre, qu’un collectionneur ou une institution pourra acquérir, protocole de présentation inclus.
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› La Foire en art actuel se déroule du 31 mai au 2 juin (vernissage VIP le 30 mai) dans la chapelle des Jésuites au 20, rue Dauphine, Québec. Info : foireartactuel.ca