Le premier budget de la Coalition avenir Québec (CAQ) prévoit des investissements de 1,7 milliard $ sur cinq ans pour accroître la participation au marché du travail, dont 900 millions $ sont uniquement consacrés à prolonger la carrière des 60 ans et plus.
Concrètement, la CAQ abaisse donc de 61 ans à 60 ans l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt non remboursable «pour la prolongation de carrière». Ce crédit prévoit une baisse d’impôts maximale qui variera entre 1500 $ pour les travailleurs âgés de 60 ans à 150 $ pour ceux âgés de 64 ans.
Plus de 150 000 travailleurs pourront profiter de cette mesure, selon le ministère des Finances.
C’est donc dire qu’une personne de 60 ans ne commencera à payer de l’impôt sur son revenu de travail qu’à partir de 28 226 $ au moment de la prochaine déclaration de revenus. Ils sont au nombre de 20 000 à être concernés par cette hausse du plancher salarial.
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Par ces mesures, le gouvernement espère effacer l’écart entre l’Ontario et le Québec dans l’emploi de personnes âgées de 60 ans et plus. Québec estime que la province pourrait compter sur 89 000 travailleurs supplémentaires si elle rattrapait sa voisine ontarienne.
Le Québec est à la traîne par rapport aux autres provinces canadiennes affichant un retard de 4,6 points de pourcentage à l’échelle nationale.
Toujours dans l’objectif d’inciter les personnes de 60 ans et plus à rester au travail, le gouvernement offre aux petites et moyennes entreprises (PME) admissibles une réduction de la charge sur la masse salariale de ces travailleurs.
Ainsi, on estime à 34 000 le nombre de PME qui pourront bénéficier d’un remboursement 1250 $ pour les travailleurs âgés entre 60 et 64 ans et de 1875 $ pour les 65 ans et plus.
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Un nouveau parcours
Dans sa logique de vouloir accueillir moins d’immigrants, mais de mieux les intégrer, le gouvernement caquiste propose un «nouveau parcours» d’accompagnement pour les personnes immigrantes au coût de 730 millions $ sur cinq ans.
«Ces initiatives permettront ainsi d’offrir un soutien aux travailleurs immigrants mieux adapté à leurs compétences et répondant davantage aux besoins du marché du travail québécois», explique-t-on.
Le parcours permettra, entre autres, d’élargir l’accès à des programmes de francisation et d’accompagner les entreprises dans le recrutement et le maintien en emploi de travailleurs étrangers temporaires.
La CAQ rate la cible
En regard des mesures qui ont été énoncées dans le budget du ministre Éric Girard, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) se dit «satisfait» des investissements prévus par rapport au défi de la main-d’œuvre.
Le CPQ déplore toutefois que la réduction de la charge sur la masse salariale pour les employeurs concernant les employés de 60 ans et plus se limite aux PME. «Sachant que près de 80 % des postes à pourvoir au cours des 10 prochaines années résulteront de départs à la retraite, le CPQ estime qu’on ne devrait pas créer deux classes d’employeurs», explique Yves-Thomas Dorval, pdg du Conseil, par voie de communiqué.
Selon lui, «le Québec devrait miser davantage sur des incitatifs à la formation».
De son côté, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) «se réjouit» de voir le gouvernement s’attaquer au problème de la main-d’œuvre en réduisant la taxe sur la masse salariale pour les PME qui voudront embaucher des travailleurs âgés de 60 ans et plus.
La pdg de MEQ estime toutefois que la CAQ rate la cible puisque cette mesure aura peu d’impact sur les travailleurs du secteur manufacturier comptant 18 000 postes vacants.
«Pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre, les manufacturiers auront besoin de davantage de travailleurs et ces travailleurs proviendront inévitablement de l’immigration», affirme-t-elle.
MEQ dit accueillir «favorablement» les investissements pour l’accompagnement et l’intégration des immigrants.
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