Les deux architectes, qui ont quitté la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour étudier à Québec, travaillaient depuis quelque temps à Montréal lorsqu’un ami de Yoann leur a parlé d’opportunités de carrière à Dubaï. À l’aube de ses 30 ans, Yoann Plourde a pris la décision de tenter sa chance au Moyen-Orient, où les projets d’architecture ont évidemment de quoi faire rêver les architectes. C’est donc il y a deux ans que le jeune homme a mis en vente sa voiture pour se payer un billet aller simple vers Dubaï. «J’ai dit à Sophie que je m’installerais là-bas et qu’on verrait comment ça se déroule avant qu’elle vienne me rejoindre. On ne connaissait rien de Dubaï et on voulait tâter le pouls avant de faire le grand saut», explique Yoann Plourde, lors d’un entretien accordé par téléphone au Progrès, en compagnie de Sophie Tremblay.
À peine trois semaines plus tard, la jeune femme s’envolait elle aussi pour les Émirats arabes unis. «Nous avons vendu le condo de Montréal et tous nos meubles. On s’est installés à Dubaï avec deux valises et tout a déboulé vraiment vite», raconte Yoann Plourde, qui a contacté des chasseurs de têtes pour se trouver un emploi d’architecte. «J’avais quelques contacts, mais ça fonctionne vraiment avec les chasseurs de têtes ici alors ça s’est passé rapidement. Je me suis vite trouvé un emploi et ç’a été la même chose pour Sophie», explique Yoann Plourde. Les deux jeunes architectes, qui forment un couple, travaillent maintenant pour le même bureau.
Au cours des deux dernières années, les projets professionnels se sont enchaînés pour le couple. Yoann Plourde travaille actuellement sur le design du pavillon de l’Arabie saoudite, qui sera le plus imposant de l’Exposition universelle de Dubaï, la première à se tenir dans un pays du Moyen-Orient. De son côté, Sophie oeuvre également sur l’Exposition universelle, mais est davantage responsable de diriger l’équipe de création.
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«On forme une bonne équipe! C’est vraiment quelque chose. Je ne peux pas encore en parler beaucoup, puisque le pavillon n’est pas encore dévoilé. Mais c’est vraiment incroyable de pouvoir travailler sur ce genre de projet; participer à une telle exposition n’est pas donné à tout le monde! Ça nous stimule vraiment beaucoup, même si on peut faire des semaines de 80 heures», souligne Yoann Plourde, qui a d’ailleurs présenté le fruit de leur travail à la Cour royale de l’Arabie saoudite dernièrement.
Deux ans après leur arrivée, on peut dire que le rêve se poursuit pour les tourtereaux, qui ont d’ailleurs convolé en justes noces sous le soleil du Moyen-Orient en septembre dernier.
«Ici, tout est gigantesque, plus grand que nature. On est chanceux, parce qu’il y a beaucoup de gens qui voudraient travailler ici. Des projets sur lesquels on travaille, il y en a une fois tous les 10 ans à Montréal. Quand on parle de créativité ou d’argent, il n’y a pas de limite ici», a expliqué Yoann Plourde.
«On ne cachera pas que les salaires sont également beaucoup plus élevés qu’au Québec. Ça n’a rien à voir avec la vie ailleurs. Dubaï, c’est vraiment comme une bulle», ajoute Sophie Tremblay, qui admet toutefois qu’elle ne passerait pas sa vie au Moyen-Orient.
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«Il y a un grand respect des cultures ici. Je me sens aussi très bien en tant que femme et nous n’habiterions jamais dans un endroit injuste ou rétrograde. C’est sûr que c’est un univers assez superficiel. Je m’ennuie un peu du Québec, de la nature, de nos amis, de nos familles. Disons que professionnellement, c’est un rêve et on voudrait rester encore ici quelques années, mais je ne pense pas que j’élèverais nos enfants ici», a expliqué Sophie Tremblay.
Les tourtereaux reviennent au Québec avec plaisir durant le temps des Fêtes. Et bien que leur vie professionnelle soit trépidante et enrichissante, ils avouent aimer la tranquillité des jours passés ici, chez leurs proches.
«Ça fait du bien d’entendre un accent du Saguenay!», a d’ailleurs lancé Sophie, à la journaliste du Progrès, en fin d’entrevue.
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DUBAÏ EN BREF
• Lorsque Yoann Plourde a présenté le projet du pavillon de l’Arabie saoudite à la Cour royale, il n’a toutefois pas rencontré le prince Mohammed Ben Salmane. Le bruit courrait qu’il était peut-être installé en retrait, dans une autre pièce.
• À Dubaï, des wagons de métro sont réservés aux femmes. Même chose dans les organisations gouvernementales, où des files sont réservées aux femmes pour le traitement des demandes. Les autres wagons de métro sont toutefois 100% unisexes, mais les dames peuvent décider d’utiliser ceux réservés aux femmes. «La raison d’avoir ces wagons est principalement par politesse et pour accommoder différentes cultures et religions où les contacts homme-femme sont moins bien perçus en dehors de la famille et du mariage», a expliqué Yoann Plourde.
• «Beaucoup de gens ont des idées préconçues par rapport aux Émirats arabes unis, mais ils ne savent pas que les bâtiments sur lesquels on travaille sont toujours faits de manière écoresponsable et l’Expo 2020 sera la plus ‘‘green’’ jamais réalisée», ont affirmé les deux architectes.
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