La Ville de Québec avait annoncé en juin 2017 une antenne du Grand Marché dans le Vieux-Québec pour compenser le déménagement du Marché public du Vieux-Port. Le site choisi était la place de Paris, droit devant la nouvelle place des Canotiers. Un an et quatre mois plus tard, l’option est rejetée.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/P5P2DI7BGJB3XM7OVW3EO224OM.jpg)
Lundi, la Ville a énuméré les contraintes qui l’empêchent d’aller de l’avant. «Un changement est nécessaire parce que l’analyse de réaménagement a démontré que sa localisation en zone inondable où les épisodes des grandes marées sont très fréquents et le patrimoine bâti voisin ne permettaient pas une intégration harmonieuse», a expliqué Régis Labeaume, le maire de Québec.
En mars, Radio-Canada révélait aussi que la place de Paris devait être décontaminée à grands frais pour accueillir un marché public.
La solution retenue sera donc de maintenir le marché public sur son emplacement actuel, adjacent au bassin Louise. Du coup, l’administration Labeaume répond par la bande à la volonté de l’opposition et des citoyens du Vieux-Québec, maintes fois exprimée, de maintenir le marché sur son site d’origine. Cependant, elle ne recule pas sur son intention d’en faire un marché saisonnier.
Le bâtiment actuel de 28 000 pieds carrés sera démoli au printemps pour faire place à un chapiteau sous lequel la clientèle retrouvera une vingtaine d’étals de mai à octobre comme c’était prévu à la place de Paris.
Le maire Labeaume a toujours refusé de remettre à niveau la structure, jugée trop coûteuse. Notamment parce que la construction d’un nouveau bâtiment aussi grand nécessiterait de refaire la dalle de béton sur laquelle il repose. Une opération qui nécessiterait une décontamination du sol et ferait grimper la facture de façon substantielle.
Le maire Labeaume estime entre 80 000 $ et 100 000 $ la démolition du Marché. Son entretien s’élève à 65 000 $ par année. La nouvelle structure amovible coûtera 50 000 $. «C’est une expérience qu’on veut mener pendant deux ou trois ans. Après ça, on verra.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/ZOMW5CCVRJA3TMGKTUOFPIDTXE.jpg)
À moitié étonné
Pour l’opposition, il s’agit là d’une bonne nouvelle. «Faute avouée est à moitié pardonnée», a lancé le conseiller de Cap-aux-Diamants, Jean Rousseau. «C’est une demi-victoire pour les citoyens du Vieux-Québec et ceux qui voulaient conserver le marché sur le site actuel.»
Un revirement de situation qui ne l’étonne qu’à moitié. «On l’a dit que la place de Paris ce n’était pas possible. C’était contaminé. C’était une zone inondable. Et soudainement, la lumière fut.»
Faute avouée est à moitié pardonnée. C’est une demi-victoire pour les citoyens du Vieux-Québec et ceux qui voulaient conserver le marché sur le site actuel
Du même souffle, il déplore la perte de service avec la diminution du nombre de pieds carrés et la perte du statut de marché permanent.
«Je pense que le maire ne réalise pas qu’il y a un 1,2 million de personnes qui passent par année. C’est sûr que ça va marcher. C’est peut-être rétrécir pour mieux rebondir. Une ville peut avoir plusieurs marchés publics», ajoute le conseiller, qui persiste à dire qu’un marché permanent au Vieux-Port devrait être vu comme complémentaire plutôt que concurrentiel au futur Grand Marché d’ExpoCité actuellement en construction pour 23 millions $.
Daniel Tremblay, directeur de la Coopérative des horticulteurs de Québec, gestionnaire du futur Grand Marché et de celui du Vieux-Port, croit que la décision renferme des éléments positifs. «Le marché est là depuis 30 ans. Les clients ont des réflexes de venir. Ça va être une belle vitrine pour les produits du Grand Marché», reconnaît-il, soulignant que les locataires du Vieux-Port pourraient être les mêmes que ceux qui opèrent au Grand Marché. Outre les fruits et légumes de saison, des produits prisés par les touristes comme le sirop d’érable et les alcools du Québec seront aussi disponibles.
Nouvelle place de Paris
La place de Paris à l’angle des rues Dalhousie et du Marché Finlay refait peau neuve. La Ville veut y tenir des activités et y aménagera du mobilier urbain. Cette cure de beauté s’élèvera à 3,6 millions $ dont 2,3 millions $ proviennent du ministère de la Culture.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MSBH4DQFIZEFBN37Y5WUMJSUKU.png)