Une escouade d’intervention pour les personnes en crise au Bas-Saint-Laurent

Selon Claudie Deschênes du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Louis-Marie Bédard du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent et Hélène Chabot de La Bouffée d’air du KRTB, l’Escouade 24.7 bonifiera l’offre de services psychosociaux au Bas-Saint-Laurent.

RIMOUSKI — L’intervention téléphonique du centre d’aide est impossible et ne donne rien? L’intervenant au bout du fil ne réussit pas à désamorcer la crise? C’est là qu’intervient l’Escouade 24.7, sur qui peut maintenant compter la population du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit d’une nouvelle équipe d’intervention mobile de crise disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.


Composée de 14 professionnels établis sur l’ensemble du territoire, l’Escouade 24.7 se rendra vers la personne en crise lorsque sa présence est requise. «Ça peut aussi être pour évaluer la dangerosité ou pour s’assurer que la personne est en sécurité», ajoute le directeur général du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent, Louis-Marie Bédard.

Selon la directrice de La Bouffée d’air du KRTB (Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata et Les Basques), l’Escouade pourrait, par exemple, être dépêchée parce que la personne au bout du fil est tellement sous le choc qu’elle éprouve des problèmes d’élocution qui l’empêchent de pouvoir communiquer. «Dans ce temps-là, il nous manque des données, précise Hélène Chabot. On n’a pas tous les éléments pour faire une bonne évaluation et s’assurer de la sécurité de la personne. Quand les gens n’ont pas de service, ils s’en vont à l’hôpital. Mais on peut faire autrement; ils peuvent rester chez eux et recevoir un service.»

Imaginé par le Centre de prévention du suicide régional et par La Bouffée d’air du KRTB, en collaboration avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, ce nouveau service est novateur par sa structure inspirée du modèle des pompiers volontaires. C’est d’ailleurs ce qui le rend unique au Québec, selon M. Bédard.

Supervisés par une coordonnatrice, ces «pompiers», «ce sont des gens qui travaillent quelque part et qui ont une clause avec leur employeur qui stipule que lorsqu’une crise éclate, ils sont prêts à quitter leur lieu de travail pour intervenir», explique Louis-Marie Bédard. «Ce sont des gens qui aiment l’urgence, qui aiment aller sur le terrain et qui ont hâte que le téléphone sonne pour se déployer», renchérit Hélène Chabot.

Escouade 24.7 est un projet-pilote d’une durée de deux ans qui dispose d’un budget annuel de 250 000 $. Depuis ses débuts, le 1er octobre, l’Escouade est intervenue sur six à sept cas de crise. Louis-Marie Bédard prévoit que l’équipe pourrait être appelée à intervenir sur une moyenne de 200 situations par année. «Là où les gens vont reculer, qu’ils ne seront plus capables d’aider, c’est là que nos intervenants sont formés pour y aller et ils ne seront pas impressionnés par l’intensité de la crise», fait valoir M. Bédard. Dans certaines situations, l’Escouade travaille en collaboration avec la Sûreté du Québec et les paramédicaux.