Cette initiative du détaillant québécois s’inscrit dans son plan d’affaires qui prévoit l’ouverture en 2020 d’un nouveau pôle logistique dans la capitale, dans les anciens locaux de son centre de distribution de l’avenue Galilée, pour soutenir les jeunes pousses et les artisans du commerce de détail.
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C’est d’ailleurs cette nouvelle division d’affaires Fabrique1840, axée sur les ventes en ligne, qui pourrait éventuellement occuper ces locaux. Pour l’instant, on parle d’un projet-pilote. Les investissements nécessaires ne sont pas encore chiffrés.
«Nous avons développé certaines compétences dans l’environnement digital et nous avions l’idée de construire un écosystème qui permettrait à la Maison Simons de mettre de l’avant son savoir-faire, mais aussi offrir aux artisans un environnement où ils pourraient s’épanouir. [...] Ultimement, j’aimerais que cela soit la destination de prédilection pour l’artisanat canadien», indique au Soleil le patron de la chaîne de vêtements, Peter Simons.
Ce dernier précise que cette nouvelle communauté de vente au détail permettra de cultiver la créativité d’un océan à l’autre. Il rêve de créer une synergie qui pourrait éventuellement propulser le «trafic organique» du commerce de détail canadien à l’étranger.
«C’est très taxant pour Simons et les artisans, la lourdeur de toutes les plateformes du Web. On se trouve dans une situation où il faut dénicher une alternative. On est peut-être en train de lancer ce qui deviendra la deuxième génération de communauté. Un environnement qui rassemblera des gens qui partagent les mêmes valeurs», dit-il.
Une cinquantaine de créateurs
Dès le lancement du site, une cinquantaine de créateurs, dont une quarantaine du Québec et une dizaine de Vancouver et de Toronto, afficheront leurs produits. Des vêtements, des accessoires de mode, de la papeterie, des meubles...
Il sera également possible pour le consommateur d’en connaître davantage sur l’histoire de ces artisans, leurs inspirations et la provenance de leurs produits.
Pour l’heure, les produits sur Fabrique1840 seront disponibles seulement en ligne. La direction de Simons n’écarte toutefois pas la possibilité d’ouvrir à l’occasion les portes de certains magasins aux artisans afin que les consommateurs puissent échanger avec eux.
«Ils ont été sélectionnés pour leur vision esthétique et créative ainsi que pour leur authenticité dans leur production», explique le pdg, précisant ne pas avoir de cible quant au nombre de joueurs qui pourrait loger sur le site. «Il va éventuellement avoir des pop-up dans mes magasins, mais cela va se faire dans une deuxième phase», poursuit-il.
Ce dernier assure qu’il n’a pas l’intention d’utiliser cette plateforme pour réaliser d’autres acquisitions.
C’est qu’en juillet dernier, pour la première fois en 178 ans d’histoire, Simons a sorti son chéquier pour mettre le grappin sur Rituels.ca, une boîte qui se spécialise dans les produits et les accessoires de rasage et de soins personnels pour les hommes.
Par ailleurs, aucune grande chaîne ne devrait figurer sur la nouvelle plateforme. L’objectif est de donner l’espace aux plus petits. M. Simons ne cache pas qu’il prend un pari avec cette formule.
«Honnêtement, j’ai une idée et je pense que c’est valable. Mais il faut que cela soit valable avec les artisans et aussi pour la clientèle. Pour l’instant, c’est juste une intuition. Mon cœur est là», mentionne-t-il. «Ce n’est toutefois pas un organisme à but non lucratif, il faut que cela permette un renforcement de l’écosystème de Simons et de l’artiste», poursuit-il.
30 millions $
En mai dernier, le grand patron a ouvert les portes de son entreprise à de nouveaux partenaires financiers, soit la Caisse de dépôt et placement du Québec, Investissement Québec, le gouvernement du Québec et le Fonds Immobilier de solidarité FTQ.
Ensemble, ces entités contribueront, entre autres, à la réalisation du nouveau centre de distribution dans l’Espace d’innovation Chauveau. L’ouverture est prévue en 2020 .
Des 81 millions $ prêtés par Québec, 30 millions $ devraient servir à la transformation du centre de distribution de l’avenue Galilée en un centre multi-usager en commerce électronique. Simons rêve de faire de ce projet une entreprise aussi florissante et imposante que son enseigne.