Plusieurs plans sont dans les cartons de la direction du centre commercial de Sainte-Foy. Elle souhaite profiter de la fermeture du détaillant Sears — qui occupait un local de 150 000 pieds carrés répartis sur deux étages — pour rehausser son «expérience client».
«Est-ce qu’il va apparaître plus de restaurants pour servir la densification qui se passe autour de Laurier?Absolument», répond Claude Sirois, président Centres commerciaux chez Ivanhoé Cambridge, propriétaire de Place Ste-Foy et de Laurier Québec.
Selon nos informations, une rencontre serait prévue au cours des prochains jours pour statuer sur l’avenir de l’ancien local de Sears.
«Oui, nous voulons prioriser l’offre de divertissement. Si cela répond bien à un besoin complémentaire à l’offre de magasinage, assurément nous allons tourner autour du divertissement, de la restauration et de ce qui touche la santé et le bien-être. Comme un centre de conditionnement physique. On voit aussi un retour des épiceries de niche», ajoute-t-il.
Plusieurs projets étudiés
Parmi les projets étudiés par Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec s’est récemment associé avec le Cirque du Soleil pour développer le concept Creactive.
Il s’agit d’un centre d’amusement pour enfants et adultes où le consommateur peut s’initier aux différents arts du cirque.
Le premier centre ouvrira ses portes à Toronto en 2019.
M. Sirois concède aussi que son organisation a eu des pourparlers avec Cineplex, qui a multiplié ses offres de divertissement au cours des dernières années.
Il y a notamment le concept The Rec Room, qui rassemble sous un même toit un restaurant haut de gamme, un bar, des jeux d’amusement, des arcades, des tables de billard et des écrans géants, et le concept pour les amateurs du sport de Dustin Johnson, Topgolf.
«Nous sommes toujours à l’affût de ce qui peut venir compléter notre mixte de locataires. Nous sommes en discussions avec différents groupes», réitère M. Sirois, rencontré dans le cadre d’une conférence organisée par le Conseil régional de l’Institut de développement urbain du Québec.
Du côté de l’offre de restauration, le Groupe Sportscene a mentionné à plusieurs reprises avoir de l’intérêt pour ouvrir un P.F. Chang’s sur le boulevard Laurier.
L’entreprise de restauration est toujours en pourparlers avec la direction du centre commercial. Elle envisage aussi la possibilité de relocaliser son enseigne La Cage à Laurier Québec.
«Nous sommes toujours en discussions. Cela va très bien. Ivanhoé Cambridge nous a présenté deux options, dont l’une pour ouvrir dans le Sears», affirme Jean Bédard, président et chef de la direction de Sportscene.
Il mentionne que les centres commerciaux sont aujourd’hui plus «ouverts» dans leur stratégie de développement à accueillir de nouveaux joueurs du monde de la restauration.
Il faut dire qu’avec les fermetures des bannières Target et Sears environ 33 millions de pieds carrés d’espaces locatifs au Canada se sont libérés. Et Ivanhoé Cambridge détenait sept baux avec le détaillant Sears.
«C’est un centre très bien situé. C’est la seule Cage du groupe qui n’a pas encore été rénovée dans la région de Québec. Notre concept a beaucoup changé. C’est pourquoi on regarde pour déménager dans un nouvel endroit dans le centre. On regarde aussi pour un P.F. Chang’s. Nous aimerions avoir une Cage et un P.F. Chang’s, l’un à côté de l’autre», explique M. Bédard.
Assurément nous allons tourner autour du divertissement, de la restauration et de ce qui touche la santé et le bien-être
En janvier dernier, la direction de Laurier Québec a annoncé une cure de jeunesse de 60 millions $ pour son établissement.
D’ici août 2020, les aires communes seront complètement rénovées, comme le stationnement. Au cours des dernières années, 18 millions $ ont aussi été injectés pour moderniser l’aire de restauration.
Depuis 2010, Ivanhoé Cambridge a déboursé près de 400 millions $ pour moderniser Laurier Québec et Place Ste-Foy.
Autres vocations?
Avec les changements dans le monde du commerce de détail, notamment la façon de consommer certains produits, le président Centres commerciaux chez Ivanhoé Cambridge ne cache pas que certains espaces chez Laurier Québec ou Place Ste-Foy pourraient un jour changer de vocation.
«Nous avons comme devoir de nous assurer d’avoir un trafic continu dans nos centres commerciaux. [...] Avec le temps, en fonction du potentiel de développement, est-ce qu’il pourrait y avoir des espaces consacrés pour du bureau, du résidentiel, du locatif ou de l’hôtellerie? C’est possible», dit M. Sirois.
Ce dernier affirme que plusieurs projets du genre sont à l’étude pour d’autres propriétés du groupe à travers le pays.
Il assure toutefois toujours croire au marché du commerce de détail. Et que la brique et le mortier ont encore leur importance pour réaliser des ventes.
L’an dernier, 52 nouveaux détaillants étrangers sont débarqués au pays de Justin Trudeau, soit 30 de plus qu’en 2016. Et le total des ventes au détail au Canada est en moyenne de 600 milliards $ par année.
Chez Ivanhoé Cambridge, pour les 12 derniers mois, les ventes dans les 28 centres commerciaux sont en hausse de 2,8 %.
Par ailleurs, Ivanhoé Cambridge travaille toujours de concert avec la direction de Place de la Cité pour la construction de passerelles entre les trois centres commerciaux. L’objectif initial était une livraison pour 2020.