«Initialement, nous avions annoncé ce développement en 2015, mais au fur et à mesure que nous avancions dans le temps, on remarquait qu’on pouvait améliorer le projet», explique au Soleil Jean-Luc Martre, vice-président marketing et développement chez Medicago. «Nous avons changé à plusieurs occasions les plans. Nous avons considéré des agrandissements ainsi que des changements de technologies», poursuit-il.
C’est pourquoi la société biopharmaceutique spécialisée dans le développement de nouveaux vaccins et de protéines thérapeutiques a décidé de prendre son temps, «question de bien faire les choses pour les 20 à 30 prochaines années».
Aujourd’hui, les feux sont au vert et il n’est pas question de reculer. Et ce, même si le chantier pourrait dépasser le budget initial, en raison notamment de la hausse des prix des matériaux.
«Ce n’est pas impossible qu’on dépasse les 245 millions $», concède M. Martre.
Selon le nouvel échéancier, la construction de l’édifice de 44 000 mètres carrés, situé sur un lopin de terre de 90 000 mètres carrés près de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, devrait être complétée en 2021.
Les premiers produits fabriqués dans cette usine devraient être sur le marché en 2023. Medicago prévoit pouvoir produire entre 40 et 50 millions de doses de vaccin, et ce, en seulement 19 jours.
Malgré les retards, la direction assure que l’argent des gouvernements est toujours sur la table pour la construction du complexe qui hébergera le siège social de la compagnie, une usine de production, une serre de 9000 mètres carrés et un centre de recherche et de développement.
Québec et Ottawa avaient annoncé en 2015 consentir des prêts de 60 et 8 millions $ à l’entreprise.
La Ville de Québec était aussi de l’aventure. Elle avait octroyé un rabais de 6,5 millions $ lors de l’achat du terrain.
Nouveautés
Contrairement à 2015, Medicago envisage maintenant la possibilité de conserver son «usine pilote» dans le Parc technologique du Québec métropolitain.
«L’objectif de la construction de notre complexe est de regrouper toutes nos installations, mais nous avons une petite usine pilote dans le parc technologique que nous prévoyons continuer d’exploiter. Sa vocation pourrait toutefois évoluer en fonction de la demande», note M. Martre. «Pour notre nouvelle usine, l’un des changements, c’est que nous allons avoir la capacité pour ajouter une deuxième ligne de production au besoin», poursuit-il.
D’ici cinq ans, si tout se déroule selon les plans des propriétaires, Medicago pourrait être une famille d’environ 600 employés.
La biotech sert présentement de gagne-pain à 360 travailleurs, dont 245 à Québec et 115 dans une usine en Caroline du Nord, au pays de Donald Trump.
À lui seul, le chantier dans l’Espace d’innovation D’Estimauville, sur les anciennes terres de la Ferme S.M.A, devrait nécessiter l’embauche de 200 nouveaux cerveaux.
Les coûts d’exploitation de la nouvelle usine de production devraient s’élever annuellement à environ 100 millions $.
Fondée en 1999, Medicago appartient à la compagnie pharmaceutique japonaise Mitsubishi Tanabe Pharma et au cigarettier Philip Morris International.
Bon an mal an, la compagnie, qui développe des produits à partir de plantes plutôt que des oeufs, injecte 25 millions $ pour la recherche et le développement de nouveaux vaccins, entre autres, pour la grippe ou le cancer.