Le pari pouvait paraître risqué d’installer une succursale dans cette artère commerciale, considérant la grogne de certains citoyens du quartier envers cet établissement.
Toutefois, le copropriétaire du Shaker, Luc Beaumont, était confiant que son entreprise allait réussir à bien s’établir au centre-ville.
«Les gens craignaient surtout au début qu’on prenne possession de l’ensemble du bâtiment du Cercle, incluant la salle de spectacle. Or, cette partie va être occupée par le D’Auteuil, ce qui nous réjouit énormément», explique-t-il.
Il constate également que beaucoup de détracteurs avaient un manque de connaissances sur le type d’entreprise qu’est le Shaker.
«Certaines personnes croyaient que nous étions une grande chaîne commerciale, mais nous sommes enracinés à Québec. Et jusqu’à maintenant, notre concept d’entreprise fait son chemin partout en ville», ajoute-t-il.
M. Beaumont ajoute que même si le concept ne change pas d’un restaurant à l’autre, il réussit à venir chercher une clientèle bien précise dans chaque secteur d’activité.
La succursale de Saint-Roch attire une clientèle plus hétéroclite que celles de Sainte-Foy et de Cap-Rouge, selon M. Beaumont.
Par ailleurs, l’homme d’affaires est satisfait de l’achalandage estival de sa nouvelle succursale, et il demeure convaincu que cette clientèle ira en augmentant durant l’automne avec le retour de vacances des étudiants et des travailleurs.
Pourquoi Saint-Joseph?
La direction aurait pu décider d’ouvrir sa nouvelle succursale dans une autre artère commerciale, par exemple la Grande Allée. Toutefois, Luc Beaumont voyait un grand potentiel dans Saint-Roch.
«En anglais, on dit timing is everything. C’est ce qui s’est passé pour nous. On avait l’occasion de s’installer dans une artère constamment achalandée avec une clientèle très diversifiée», a-t-il expliqué au Soleil.
Le Shaker s’inscrit, selon lui, dans la diversité des commerces établis au centre-ville, une opinion partagée par le président de la Société de développement commercial (SDC) de Saint-Roch, Éric Courtemanche-Baril.
«Le Shaker fait partie de cette offre diversifiée de lieux offerts non seulement à la clientèle de soirée, mais de midi aussi», ajoute le président de la SDC.
Le quartier poursuit son expansion
L’urbanisation du quartier Saint-Roch, entamée il y a quelques années, continue son chemin. La direction de la SDC est convaincue que l’arrivée de commerces comme le Shaker ou le London Jack, encore plus récemment, s’inscrit dans une nouvelle étape de développement du secteur.
«Il y a quatre, cinq ans, je disais : “Ce n’est pas terminé, l’urbanisation de Saint-Roch”. Elle va se faire en trois vagues : ç’a commencé avec l’arrivée d’artistes au début des années 2000, ensuite ç’a été les compagnies technos comme Beenox, Ubisoft et Frima qui se sont implantées. La troisième vague était d’offrir des services à ce monde-là», indique Éric Courtemanche-Baril.
La SDC Saint-Roch se réjouit que de nouveaux clients se manifestent de plus en plus sur Saint-Joseph, permettant à la rue de continuer à attirer de nouveaux investisseurs.
«À la différence d’il y a 20 ans, il y a maintenant un bassin de clientèle qui permet de soutenir les nouveaux commerces. La rue est bondée de monde, peu importe le moment de la journée. […] Saint-Roch a fait des gains grâce à la diversité de son offre de commerces, car Saint-Joseph, à la différence d’autres artères commerciales, comble plusieurs désirs en termes de lieu de sortie», précise le président de la SDC Saint-Roch.
Ce dernier attend maintenant avec impatience la réouverture de la salle de spectacle Le D’Auteuil, auparavant prévue en juin selon les informations publiées par Le Soleil.
Toutefois, l’établissement est encore en rénovation et aucune nouvelle date d’ouverture n’a été évoquée par la direction.