Casque de vélo plus sécuritaire: une idée qui fait du chemin

William et Louis Garneau entourent le ministre responsable de la région de Québec, Sébastien Proulx, qui a annoncé lundi une aide de 1,74 million $ du gouvernement québécois pour accentuer le virage numérique de l’entreprise.

L’appel de Louis Garneau à créer le casque de vélo le plus sécuritaire au monde a été entendu. Des dizaines d’inventeurs québécois ont contacté son entreprise pour mettre la main à la pâte.


«On est envahis d’inventeurs québécois qui nous appellent, c’est plus difficile à gérer», raconte le cycliste et homme d’affaires.

William et Louis Garneau entourent le ministre responsable de la région de Québec, Sébastien Proulx, qui a annoncé lundi une aide de 1,74 million $ du gouvernement québécois pour accentuer le virage numérique de l’entreprise.

Alors qu’il participait au Granfondo cette fin de semaine, M. Garneau a reçu plusieurs mémos de gens qui voulaient contribuer à sa vision. «On est respectueux, on va les regarder une par une. C’est pas évident, mais l’idée est dans la tête des autres en passant, elle est pas souvent dans la nôtre.»

M. Garneau a lancé publiquement son intention de créer ce casque de vélo nouvelle génération il y a trois semaines, à sa sortie de l’hôpital, après avoir fait une vilaine chute à vélo. 

Il s’agissait de sa première chute à vélo depuis 1976, à l’époque où il faisait de la compétition. Il avait publié une photo de lui à l’hôpital sur son compte Facebook pour sensibiliser les cyclistes au fait qu’une chute, ça peut arriver à tout le monde. 

L’ex-olympien dit être persuadé que c’est son casque qui lui a «sauvé la vie». Mais il croit que ce moyen de protection peut être encore mieux fait. 

«Nos casques sont très bons, les casques de la compétition sont très bons, mais on est capables de faire quelque chose de meilleur et je le vois depuis 20 ans, il y a pas eu tellement d’évolution», raconte-t-il. 

Appel aux chercheurs québécois

M. Garneau dit avoir lancé un appel aux chercheurs de toutes les universités québécoises ces dernières semaines, mais pas à l’international. «J’ai le goût de le faire avec les Québécois […] Je crois à notre intelligence, à l’innovation, à notre capacité à inventer», lance-t-il, citant en exemple les frères Lemaire (Cascades), Bombardier et le Cirque du Soleil. 

C’est le chef de la division des casques chez Louis Garneau Sports qui est en charge de mener à terme ce projet. «Ça peut prendre un an, comme trois ans. On sait jamais comment la nouvelle idée sortira», lance M. Garneau, qui ajoute que son entreprise est «impliquée au maximum pour faire quelque chose de grand.»

M. Garneau évoque déjà un partenariat avec le gouvernement du Québec afin de mener à bien cette invention. Le ministre responsable de la Capitale-Nationale Sébastien Proulx a ouvert toute grande la porte à une aide financière. «Est-ce que je veux être partenaire d’une nouvelle invention pour sauver des gens, faite au Québec par des Québécois? La réponse c’est oui, sans hésitation.»

En plus de développer ce casque, Louis Garneau Sports travaille à diversifier ses produits et toucher une clientèle plus large. 

«On n’est pas juste au niveau du Tour de France, on n’est pas juste au niveau des compétitions. On est aussi dans le transport», indique M. Garneau. La compagnie développe des vélos électriques et des vêtements qui peuvent être portés lorsqu’on pratique le vélo utilitaire. 

Le fils de Louis, William Garneau, croit que le futur de la compagnie est là, «tout en gardant l’héritage familial, qui est au niveau de l’élite», explique-t-il. 

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1,74 M$ POUR LE VIRAGE NUMÉRIQUE

Louis Garneau Sports obtient une aide de 1,74 million $ du gouvernement du Québec pour accentuer son virage numérique.

L’objectif : livrer une solide compétition à l’échelle internationale aux marques comme Adidas, Lululemon et Patagonia dans le marché des vêtements de sport, de même qu’à Trek et Specialized dans le marché du vélo.

«La compétition est très féroce actuellement», exprime William Garneau, directeur général de l’entreprise sportive située à Saint-Augustin-de-Desmaures. Selon lui, l’entreprise doit mieux se positionner sur le Web, tout en gardant un bon service en magasin. 

Son père Louis Garneau explique que comme plusieurs manufacturiers québécois, son entreprise s’est concentrée sur la création de produits de qualité au détriment de la stratégie Web. 

«Je vous cache pas qu’on a un retard et il fallait investir. On était manufacturier et on aurait dû travailler plus l’image de marque, les ventes en ligne aussi», regrette-t-il. Mais il croit que Louis Garneau Sports est encore en bonne position pour prendre le virage numérique. «C’est pas dramatique.»

Le ministère de l’Économie et Investissement Québec ont accepté d’octroyer des prêts totalisant 1,6 million $ à l’entreprise, qui profite également d’une subvention de 154 000 $. 

L’entreprise investit pour sa part 800 000 $ dans son projet, qui consiste à faciliter les ventes en ligne et à développer une interface transactionnelle qui permet entre autres de personnaliser son vélo à l’achat. 

L’annonce faite lundi par le ministre responsable de la région de Québec Sébastien Proulx permettra de créer une dizaine d’emplois en technologie de l’information et en marketing, en plus de consolider les 225 emplois actuels. 

En mai, le gouvernement libéral a accepté de venir en aide au détaillant de vêtements Simons, en allongeant 98 millions $ pour la transformation numérique de cette autre entreprise connue de la région. Est-ce qu’il s’agit d’entreprises chouchous?

«Non, on soutient plusieurs entreprises», se défend M. Proulx. Des petites comme des grandes, dont plusieurs ne sont pas «connues du grand public». Selon lui, il est important de répondre présent pour les entrepreneurs qui voient leurs modèles d’affaires se transformer rapidement. «On a les moyens de répondre à beaucoup de besoins», assure-t-il.