Le chimiste professeur-chercheur prend le temps d’expliquer, de donner des exemples simples. Il explique les phénomènes chimiques qui permettent aux humains de sentir l’orage avant de le voir : la foudre produit une réaction chimique qui crée de l’ozone.
«Ça sent comme le linge frais qui a séché sur la corde à linge dehors. Dans les détersifs, il y a un produit qui se décompose à la lumière en produisant l’ozone. Ça sent le propre. C’est cela que l’on sent à l’approche de l’orage», répétait-il.
Si la majorité de son temps est consacré à la recherche et à l’enseignement, il se garde des moments pour la vulgarisation et la promotion de la science durant 282 conférences dans des écoles au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick pour parler de la chimie de l’amour d’un point de vue scientifique.
«Je veux transmettre ma passion de l’importance des sciences. Je veux intéresser une nouvelle génération de jeune à entreprendre une carrière scientifique. Je fais la promotion des sciences avec un aspect de persévérance scolaire», raconte-t-il. «Je suis fier d’avoir tout fait cela en maintenant ma carrière de chercheur de haut niveau.»
Démystifier
Sa passion est contagieuse. Dans les conférences dans les écoles, dans ses interventions à la radio, il transmet sa passion en démystifiant la chimie. C’est sa manière de donner au suivant, de contribuer à l’évolution de la société.
«Je veux contribuer de façon positive au débat public, clame Normand Voyer, en amenant la science au cœur du quotidien. Aussi en montrant aux jeunes comment une carrière peut être passionnante. Pour devenir un scientifique, ça prend de la curiosité et de la passion. La carrière, peu importe le domaine, ne se réalise pas en étant carriériste. Ça prend de la passion. Dans toutes les sphères d’activités, on voit des gens qui se dépassent, qui font avancer des dossiers.»
Il espère avoir contribué «juste un petit peu à faire évoluer la mentalité de ce que peut être un scientifique. J’aurais pu faire que de la vulgarisation, mais j’ai choisi de faire de la recherche. Les deux volets sont intimement liés. Les scientifiques ont la responsabilité de transmettre leurs résultats de recherches, les vulgariser et dire à quoi tout cela peut servir.»
Symposium
En plus de ses tâches d’enseignement, de supervision des étudiants à la maîtrise et au doctorat et en plus de ses recherches, Normand Voyer s’est aussi lancé dans l’organisation d’un symposium international.
«Ce symposium aurait pu se tenir n’importe où en Amérique du Nord. Chaque année, le symposium se tient dans les plus grandes villes du monde. Pourquoi ne pas réunir ces 450 chercheurs de haut niveau à Québec?» lance M. Voyer.
Il lui fallait d’abord convaincre ses deux coorganisateurs de l’Université du Texas que Québec était la ville idéale pour l’événement. Puis, inviter tout ce beau monde, dont deux lauréats du prix Nobel. Ce n’était pas une mince tâche.
Les planètes se sont bien alignées. Le symposium a eu lieu durant le Festival d’été. Un attrait culturel majeur. Et il y a eu le beau temps pour satisfaire tout le monde. Et les découvertes gastronomiques en prime. Québec n’a rien à envier aux autres villes nord-américaines.
Plus que les retombées économiques pour la ville, il y a eu la crédibilité du milieu, la mise en évidence de l’expertise à Québec. «Tous les chercheurs ont été comblés. Les présentations partageaient les dernières avancées de la science. Nous avions embauché des spécialistes pour gérer le symposium et tous les détails organisationnels de sorte que nous avons eu du succès sur toute la ligne. C’était au-delà de nos espérances», affirme-t-il.