Chronique|

BlackFly d'Opener: un autre jalon dans l’aviation électrique

En 2011, Marcus Leng, le pdg d’Opener, a conçu un véhicule de démonstration du bien-fondé de la conception (à gauche). Depuis, au moins trois versions du BlackFly ont été créées avant l’annonce de la certification par Transports Canada, le 6 juillet dernier.

CHRONIQUE / Laissons ici de côté pendant un moment les objets roulants pour bifurquer quelque peu vers ceux qui volent.


Une firme fondée au Canada, Opener a annoncé, la semaine dernière, la qualification de son véhicule volant tout électrique, le BlackFly, dans la catégorie des ultralégers. Il s’agit, selon Opener, du premier véhicule aérien personnel monoplace à être qualifié par Transports Canada.

Opener, qui a vu le jour en octobre 2011 dans la petite ville de Warkworth, en Ontario, a relocalisé ses opérations dans la Silicon Valley depuis 2014. Depuis tout ce temps, la compagnie a travaillé dans l’ombre pour concevoir et produire ce qui a été dévoilé la semaine dernière. La qualification obtenue le 6 juillet dernier de Transports Canada «est le fruit de plusieurs années de travail» avec l’organisme fédéral, selon Opener.



La particularité de cet appareil, en plus de sa mobilité électrique, est sa capacité de décoller et d’atterrir sur une très courte distance. Trois pieds (36 pouces ou moins d’un mètre) suffisent comme surface de décollage et d’atterrissage.

De drôle d’appareil en forme de «H» peut transporter une personne de 6 pieds et 6 pouces, pesant au maximum 250 livres (113 kilogrammes), sur une distance de 40 milles terrestres (64 kilomètres), à une vitesse maximale de 80 milles à l’heure (128 km/h). Aux États-Unis, ces paramètres sont limités à la baisse.

Au pays de Donald Trump cependant, la vitesse est limitée à 62 mi/h (100 km/h) et l’autonomie à 25 milles (40 km). Ces restrictions sont propres aux États-Unis, afin d’être qualifié comme un appareil ultraléger, nous dit-on.

Formation requise
Évidemment, comme pour tout type d’aéronef, une formation spécifique sur l’appareil est requise avant de pouvoir «voler de ses propres ailes». Étant donné que le BlackFly est un monoplace, Opener fait appel à la réalité virtuelle pour former les pilotes. Ceux-ci devront avoir en poche au minimum une licence de pilote d’ultraléger, au Canada. Une licence de pilote privé suffit également.



«Les opérateurs de BlackFly devront subir une formation autorisée par la firme. Celle-ci est très courte et peut être faite en dedans de quelques heures», a répondu au Soleil Alexandra Pony, porte-parole pour Opener.

Les limites d’utilisation du BlackFly sont établies pour du vol à vue (VFR) de jour, hors des zones contrôlées. Le vol en zone contrôlée serait possible, seulement avec une autorisation spéciale, selon Opener.

Quant à la recharge, le BlackFly peut être rechargé avec un chargeur de 120 volts ou de 240 V. Si on charge avec une tension de 120 V et un courant de 15 ampères, ça prendra sept heures et demie pour charger la batterie de 12 kWh. Deux heures de moins, si on peut charger avec un courant de 20 A. Sur le 240 V, à 50 A, ça prendrait 67 minutes.

Bien sûr , il ne s’agit pas du premier aéronef électrique. D’autres initiatives ont été faites par le passé, dont le prototype E-Fan, développé en collaboration avec Airbus, ou le Pipistrel Alpha Electro, vendu par l’avionneur slovène, entre autres.

Quant au prix de cet appareil, Opener n’a pas avancé de chiffre précis. «Nous proposerons un prix compétitif dans le but de démocratiser le transport personnel en trois dimensions», a déclaré Marcus Leng, pdg d’Opener dans un communiqué. La seule indication que nous avons eue, quant au prix, est «celui d’un VUS».

Opener présentera le BlackFly à l’exposition EAA AirVenture, qui se tient à Oshkosh, au Wisconsin du 23 au 29 juillet.

Sur le Web : www.opener.aero