«Le but, c’est vraiment de faire la promotion des fouilles dans l’espace public, confie au Soleil l’attachée au bureau politique et aux communications du Conseil de la Nation huronne-wendat, Marie-Claude Sioui. C’est un peu de montrer ce que les archéologues ont trouvé pour les yeux de tout le monde.»
Ce samedi et le suivant, les visiteurs auront l’occasion de découvrir des vestiges de cet important site historique, témoin principal de la première occupation à L’Ancienne-Lorette, en 1673. Plusieurs archéologues seront d’ailleurs sur place pour démystifier et vulgariser leur travail au quotidien, ajoute Mme. Sioui.
L’exercice permettra également de retracer les pratiques et les habitudes de vie des Premières Nations qui y ont vécu, mais également des jésuites de la mission Notre-Dame-de-Lorette, entre 1673 et 1697, et de plusieurs dizaines de curés paroissiens qui y ont résidé au fil des ans.
«L’idée, c’est de donner accès à la symbolique aussi de cet endroit-là, explique pour sa part la directrice des communications de la Ville de L’Ancienne-Lorette, Caroline Fortin Dupuis. Ça fait partie de l’histoire d’ici, des Premières Nations, de tout ça. C’est unique, et ça arrive rarement de pouvoir accéder à des lieux comme ça.»
Déjà d’importantes trouvailles
À ce jour, les fouilles réalisées sur le terrain ont déjà permis de déterrer plusieurs milliers d’artéfacts et d’écofacts, ainsi que bon nombre de vestiges faits de pierre et de bois. Plusieurs découvertes sont associées à l’occupation huronne-wendat notamment, dont des perles de verre, des pipes à fumer en pierre ou encore des pendentifs en coquillage.
Ensemble, les archéologues ont également mis la main sur des centaines de traces de piquets, pieux et poteaux, qu’on pourrait probablement associer à des maisons longues, à des aménagements intérieurs ou encore à des structures extérieures datant du 17e siècle.
«Après des analyses approfondies, on espère que ces trouvailles-là vont nous permettre de mieux comprendre les modes de vie des collectivités qui y ont vécu», explique à ce sujet Mme. Fortin Dupuis. Rappelons que la totalité des artéfacts associés à la période d’occupation autochtone sera remise à la nation huronne-wendat, au grand bonheur du grand chef Konrad Sioui. «Ça va nous faire comprendre d’où on vient», avait-il dit à ce sujet à la fin du mois de mai.
L’endroit, lui, est parfaitement conservé. L’équipe d’archéologues ne prendra jamais assez de précautions d’ailleurs, estime la porte-parole de la Ville. «Quand l’archéologue en chef parle d’un des sites les plus importants dans la province dans la communauté archéologique, c’est vraiment ça, croyez-moi, lance-t-elle. C’est très bien préservé.»
En plus d’un archéologue en chef, l’effectif regroupe 4 assistants archéologues et 16 fouilleurs sur environ deux mois de chantier. La surface d’exploitation est d’approximativement 700 mètres carrés. L’équipe prévoit dénicher près de 70 000 artéfacts et 40 000 ossements d’ici la fin juillet.
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UN RAPPORT D'ANALYSE À VENIR
Jusqu’au 27 juillet, les citoyens sont libres, en tout temps, de se rendre près du chantier. Des panneaux d’interprétation sont déjà installés sur place pour mieux comprendre et observer la mission des archéologues au quotidien.
Après cette date, le site sera fermé au public pour cause de conservation, mais aussi de production de synthèses et de conclusions dans un rapport qui paraîtra éventuellement. Aucune date de parution n'est pour l'instant fixée, ceci dit.
«Il y a tout un travail d’analyse à faire après les fouilles, conclut la porte-parole de la Ville de L’Ancienne-Lorette. Ça fait partie du mandat des archéologues et ça se fait en plusieurs étapes quand même.»
Même si la production du rapport pourrait demander un certain temps, de l’information supplémentaire sera donnée au public très rapidement, surtout en lien avec ce qui a été trouvé pendant le mois de juillet.
Les fouilles exploratoires menées l’an dernier laissent présager la découverte de dizaines de milliers d’objets, avait indiqué Stéphane Noël, président de GAIA coopérative de travail en archéologie, dans une entrevue avec LeSoleil il y a quelques semaines. C’est GAIA qui réalise cet important contrat d’un demi-million de dollars.
L’ajout d’un bâtiment ultramoderne au vieux presbytère commencera à la fin de l’été pour une ouverture du nouveau centre communautaire à l’été 2019.