Dans son appel d’offres, le ministère des Finances indique que l’entreprise devra produire une analyse qui comprendra deux volets. Le «diagnostic stratégique sur la performance de la SAQ et l’évolution de son environnement d’affaires» ainsi que «l’identification et l’analyse des scénarios d’évolutions possibles du modèle d’affaires», comme la possibilité de privatiser totalement ou partiellement la société d’État. Ce que plusieurs consommateurs réclament depuis des années.
La valeur estimée du contrat est de 175 000 $ à 225 000$. Il débutera le 9 juillet et le rapport final devra être remis avant le 27 août 2018.
En point de presse, le ministre des Finances, Carlos Leitão, a réitéré jeudi son ouverture pour faire «évoluer» le modèle de la SAQ. Il a toutefois précisé qu’il voulait faire «les choses dans l’ordre» avant de prendre une décision.
«Nous avons lancé un appel d’offres afin d’obtenir une étude qui va analyser les possibilités et déterminer le modèle d’affaires le plus efficace», avance-t-il. «Est-ce que ça va être une privatisation totale, partielle, ou pas du tout, il va falloir d’abord faire cet examen. Nous n’avons jamais été fermés à aucune possibilité. [...] Nous allons voir après l’analyse. Il faut regarder les conséquences d’un changement de modèle d’affaires d’un point de vue de l’économie, de la santé publique, de la sécurité publique et pour les employés. Il y a plusieurs aspects à considérer», poursuit-il.
Le ministre des Finances affirme suivre certaines recommandations du rapport Robillard paru en 2015. Ce dernier recommandait entre autres de mettre un terme au monopole de la société d’État.
«La réflexion sur l’optimisation du modèle d’affaires vise à s’assurer, sur le long terme, que tous les Québécois disposent du meilleur modèle en matière de commerce et de distribution de boissons alcooliques, c’est-à-dire la meilleure offre au meilleur prix», note dans un échange de courriels l’attaché de presse du ministre, Audrey Cloutier. «Afin de donner suite au rapport Robillard, nous nous sommes engagés dans une démarche à deux volets. Le premier porte sur l’amélioration de la performance, le second sur l’analyse du modèle d’affaires de manière objective et non idéologique. En matière de performance, les progrès réalisés au cours des dernières années et derniers mois sont significatifs», poursuit-elle.
Rappelons qu’au cours des trois dernières années, la société d’État a coupé plus de 300 postes à travers son réseau ainsi qu’à son siège social.
Jeudi, la CAQ s’est engagée à mettre un terme au monopole de la SAQ si elle formait le prochain gouvernement. Pour les libéraux, les troupes de François Legault devraient faire davantage leurs devoirs.
«Contrairement à la CAQ, nous n’agissons pas avant d’avoir analysé l’impact de nos décisions, notamment sur les consommateurs, les prix, l’offre en région, la santé et la sécurité publique, l’économie, et les employés des SAQ», a répondu le ministre des Finances.
Les 5500 employés de magasins et de bureaux de la SAQ sont sans convention collective depuis le 31 mars. Cette semaine, le syndicat des employés a demandé un mandat de grève de six jours.
Avec la collaboration de Jean-Marc Salvet