Un pôle commercial vert autour d'IKEA

«Nous ne voulions pas juste un projet avec des boîtes [comme immeubles]. On voulait aller plus loin. Nous allons avoir un rond-point [la place centrale] relié à une rue d’ambiance. Il va y avoir des restaurants, des terrasses et de l’animation», décrit Jean Laramée, vice-président exécutif, projets de développement chez Cominar.

Le futur IKEA deviendra le fer de lance d’un nouveau quartier commercial et écolo dans le secteur Duplessis.


Le Fonds de placement immobilier Cominar souhaite en effet y bâtir un pôle de commerces pour les familles, tout en minimisant son empreinte sur l’environnement. «Une cité des natures».

En entrevue au Soleil lundi, les promoteurs ont dévoilé leur vision pour le site d’environ cinq millions de pieds carrés baptisé l’îlot Mendel. Un clin d’œil au père de la génétique, Gregor Johann Mendel. 

Une trentaine de commerçants locaux et internationaux devraient y établir leurs pénates d’ici 2021, estime la direction. Le développement, dont la facture devrait avoisiner les 115 millions $ pour Cominar, prévoit la construction de 13 unités d’immeubles — sans compter le IKEA et une unité peut comprendre plus d’un bâtiment — d’une superficie variant de 4380 à 49 440 pieds carrés. Certains établissements abriteront plus d’une enseigne. La majorité des édifices seront d’un étage.

Jusqu’à présent, deux joueurs ont confirmé leur présence, soit la locomotive du projet, le géant suédois IKEA, ainsi que la compagnie française spécialisée dans les articles de sport Décathlon. 

La succursale du IKEA, érigée à l’intersection de la rue Mendel et de l’avenue Blaise-Pascal, a été construite par l’entreprise de meubles pour 100 millions $. Elle est d’une superficie de 340 000 pieds carrés. L’ouverture est prévue d’ici la fin de l’été.

Pour Décathlon, il s’agit d’un nouveau joueur dans le paysage du commerce de détail canadien. Il a récemment réalisé ses premiers pas en sol québécois, soit à Brossard dans une autre propriété du groupe Cominar. La succursale de Québec devrait accueillir ses premiers clients au printemps 2019. 

«Nous ne voulions pas juste un projet avec des boîtes [comme immeubles]. On voulait aller plus loin. Nous allons avoir un rond-point [la place centrale] relié à une rue d’ambiance (voir carte: entre M et N). Il va y avoir des restaurants, des terrasses et de l’animation», décrit au Soleil Jean Laramée, vice-président exécutif, projets de développement chez Cominar.

Selon les plans des architectes, ce sont d’ailleurs les quatre unités de bâtiments (K,L,M,N) à proximité de ce secteur qui devraient ouvrir leurs portes en premier en 2019, avec l’antre de Décathlon (A). La direction envisage notamment y installer des commerces «plus raffinés».

Nature et art

«Nous allons redonner vie à un endroit qui était auparavant un ancien dépotoir», rappelle M. Laramée. «Nous ne voulions pas avoir un océan de béton et d’asphalte. Dans nos aménagements, il va y avoir un côté nature et art», promet-il, en lien avec les quatre piliers du projet. La nature humaine, la nature artistique, la nature et la responsabilité sociale. D’où «la cité des natures».

Lundi, la direction de Cominar n’était pas en mesure d’annoncer de nouveau locataire, soulignant que les pourparlers se poursuivaient. Des annonces devraient avoir lieu au cours des prochains mois.

«Avec IKEA et Décathlon, nous avons déjà deux concepts de destination», avance Manon Larose, vice-présidente, location, commerce de détail chez Cominar. «Les pôles que nous souhaitons exploiter sont le sport, la santé, la restauration, le divertissement, l’alimentation et la décoration. […] On veut créer un milieu de vie. On veut une destination unique dans la région», ajoute-t-elle.

Pour le volet alimentation, le promoteur immobilier discute avec différents joueurs du milieu. Il souhaite notamment intégrer dans l’îlot Mendel, un café, une boulangerie, une poissonnerie, une fromagerie et une charcuterie. La direction vise aussi avoir sur le site de 480 000 pieds carrés de superficie locative entre six et huit restaurants. 

«Est-ce que nous sommes en pourparlers avec des gens pour un marché bio? Oui. Mais également, nous aimerions avoir un marché plus gros pour l’alimentation», fait valoir Mme Larose. «Pour les restaurants, on parle de restauration rapide et de restaurants plus grands où on peut s’asseoir», poursuit-elle.

Divertissement

Pour le côté divertissement, plusieurs possibilités sont sur la table. Par exemple, comme on retrouve présentement au Centropolis, à Laval, il pourrait y avoir un espace pour faire de l’escalade ou un simulateur de saut en parachute. Récemment, Le Soleil mentionnait également que Cineplex discutait avec Cominar pour ouvrir une succursale d’arcade pour adultes The Rec Room en sol québécois. La société torontoise doit toutefois obtenir certaines autorisations du gouvernement avant de pouvoir déployer son concept à travers le Québec.

Pour les stationnements, 3200 cases seront aménagées, dont 1000 pour le magasin du IKEA. La facture totale du projet, avec les investissements des commerçants, devrait être de 300 millions $.

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LE TRAMWAY BROUILLE LES CARTES

Avec l’annonce du tramway à Québec, le Fonds de placement immobilier Cominar analyse actuellement la possibilité de modifier en partie son projet commercial dans le secteur Duplessis.

En entrevue avec Le Soleil, le vice-président exécutif, projets de développement chez Cominar, Jean Laramée, a souligné que le promoteur envisageait maintenant la possibilité de greffer un secteur résidentiel, des condos ou des résidences, à son développement. Ce qui ne figurait pas dans les plans initiaux pour cette partie du site. 

La possibilité d’intégrer une offre d’immeubles de bureaux est également dans les cartons.

«Ce n’est pas clair encore où se retrouveront les arrêts pour le tramway. Il passera sur la rue Mendel», note M. Laramée. «Cela pourrait nous amener à penser différemment pour cette portion du site. Un pôle structurant de transport en commun pourrait faire en sorte qu’on pourrait penser à faire des usages autres que du commerce. Nous venons d’entamer les discussions», poursuit-il.

Pour la question du trafic, plusieurs modifications ont été apportées aux rues au cours des derniers mois, notamment l’ajout de feux de circulation et l’élargissement des chaussées des avenues Jules-Verne, Le Gendre et Blaise-Pascal. La facture pour la Ville était évaluée à 4,3 millions $. 

De son côté, Cominar a entre autres procédé à l’élargissement de la rue Mendel et de l’avenue Blaise-Pascal ainsi qu’à l’amélioration de l’éclairage des rues. C’est le fonds qui a été responsable de l’aménagement des aqueducs, des égouts, des trottoirs et du pavage pour le développement commercial.