Meurtre de Rosalie: un couteau retrouvé près des peluches

La maison près de laquelle la petite Rosalie Gagnon a été trouvée sans vie dans une poubelle est devenue le point de rassemblement pour toutes les personnes qui souhaitent saluer la mémoire de l’enfant de deux ans.

Deux couteaux ont été trouvés en quelques heures dans des «secteurs d’intérêt» de l’enquête sur le décès de la petite Rosalie Gagnon. L’un d’eux a vraisemblablement été déposé samedi soir sur l’avenue de Gaulle, à côté des centaines de peluches laissées à la mémoire de la fillette.


Le Soleil a appris qu’un premier couteau a été remis aux autorités par une citoyenne, samedi soir, au poste de police de l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles.

Cette dernière, à qui Le Soleil a pu parler brièvement à sa sortie du commissariat, a raconté avoir trouvé l’objet devant la maison près de laquelle la petite Rosalie a été trouvée sans vie dans une poubelle, mercredi. Plus précisément «sur la chaîne de trottoir, placé très en évidence, où les toutous».

Par réflexe, la jeune femme a pris le «gros couteau» qui semblait «nettoyé» et l’a mis dans sa voiture pour ensuite se diriger vers le poste de police. À priori, elle n’a pas pensé, ni la personne qui l’accompagnait, qu’il pouvait s’agir du couteau qui aurait pu servir dans le meurtre de l’enfant. «Moi je me disais que c’était un mauvais coup, une méchanceté mal placée», a-t-elle expliqué. «Je l’ai mis dans mon coffre à gants parce que ça n’a pas d’affaire là.» 

La police confirme

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a confirmé dimanche qu’un couteau avait en effet été trouvé samedi «dans le secteur de l’avenue de Gaulle», puis confié aux policiers. «Je peux confirmer tout ça», a dit le porte-parole Étienne Doyon. «Oui, un couteau nous a été remis par une citoyenne.»

Selon M. Doyon, la police accorde «peu de crédibilité» à ce couteau dans l’enquête sur le décès de Rosalie. «Par contre, on va quand même faire les vérifications nécessaires. Les personnes [qui nous ont remis le couteau] vont être rencontrées. Rien n’est pris à la légère», a-t-il ajouté. D’autant plus que le décès de l’enfant a été causé par arme blanche, a révélé le rapport d’autopsie.

L’endroit où a été trouvé le couteau samedi soir a été visité par des dizaines, voire des centaines de personnes au courant de la journée de samedi, sans que personne n’en signale sa présence. Cette adresse de l’avenue de Gaulle est devenue le point de rassemblement pour tous ceux qui souhaitent saluer la mémoire de l’enfant de deux ans. Des résidents ont raconté que des visiteurs s’y rendaient jusque tard dans la nuit. 

Deuxième couteau

Un second couteau a été découvert dimanche matin sur un terrain de l’avenue Champfleury, à l’angle de la rue Désilets, dans Limoilou. Le couteau a été signalé par un citoyen.

Puisqu’il se trouvait «dans un secteur d’intérêt» de l’enquête pour meurtre, le service d’identité judiciaire du SPVQ s’est déplacé et un périmètre de sécurité a été érigé. 

Un second couteau a été découvert dimanche matin sur un terrain de l’avenue Champfleury, à l’angle de la rue Désilets, dans Limoilou.

Le couteau a finalement été récupéré par les policiers. «Il est trop tôt pour l’instant pour établir que cet objet serait relié au décès de Rosalie Gagnon. Des expertises seront pratiquées ultérieurement sur le couteau en question», a indiqué Étienne Doyon.

Rappel des faits

La mère de Rosalie Gagnon, Audrey Gagnon, 23 ans, est la principale suspecte dans cette affaire de meurtre. Après un avis de recherches lancé mercredi midi pour retrouver la mère et l’enfant, Audrey Gagnon a été retrouvée en compagnie d’une autre personne dans un bloc appartement de l’avenue Gaspard, vers 15h. Elle aurait elle-même guidé les enquêteurs jusqu’à la dépouille mortelle de sa fille, plus tard la même journée.

Elle a officiellement été arrêtée pour meurtre jeudi mais n’a pas encore été accusée sous ce chef d’accusation. Elle a été accusée jeudi de méfait, d’entrave au travail des policiers et de bris d’engagement. Elle reviendra en cour mercredi.

Le SPVQ a déployé un poste de commandement, vendredi et samedi, dans le quartier où s’est joué le drame. Les enquêteurs ont récolté divers indices, confirmant notamment la provenance du bac à ordures dans lequel l’enfant a été abandonnée.

La ministre responsable de la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, a déclenché samedi une enquête sur le décès de Rosalie Gagnon. La Commission de la protection des droits de la personne et de la jeunesse a le mandat de vérifier si le réseau de la santé et des services sociaux, dont la Direction de la protection de la jeunesse, a bien encadré la petite Rosalie et sa mère.

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NOMBREUX HOMMAGES

Les occasions de saluer Rosalie Gagnon seront nombreuses ces prochains jours. Une marche silencieuse est notamment organisée mardi soir. Le point de rassemblement est sur l’avenue de Gaulle, à 19h, devant l’adresse où la petite a été retrouvée. Rappelons que cette adresse, et son propriétaire, n’ont rien à voir avec la principale suspecte dans cette affaire.

Puis une envolée de ballons est prévue samedi à 11h30 au parc Terrasse Bon-Air. Les organisateurs ont communiqué avec le propriétaire du terrain de l’avenue de Gaulle, où des centaines de peluches ont été déposées depuis mercredi soir. Ce dernier, bien qu’encore ébranlé, ne voulait pas interrompre l’élan de sympathie des citoyens. Les toutous seront toutefois déplacés au courant de la semaine, idéalement au parc en prévision de l’envolée de ballons. 

Parmi les autres initiatives citoyennes, une pétition a aussi été mise en ligne vendredi. Lancée par une mère de famille de Saint-Jérôme, elle réclame un changement de dénomination du parc Terrasse Bon-Air. C’est là qu’une poussette abandonnée a été signalée mercredi matin, en faisant le point de départ de l’opération policière. Elle a jusqu’ici été signée par près de 800 personnes.