Le bruit courait au palais de justice depuis quelques jours. Contacté par Le Soleil, puis par d’autres médias, le ministère de la Sécurité publique (MSP) a confirmé jeudi soir les racontages d’avocats et de juges.
L’établissement carcéral ne sera pas totalement vidé, tel que l’évoquait la rumeur la plus survoltée, nous garantissent par écrit Louise Quintin et Olivier Cantin, les deux porte-parole du MSP. Mais, plusieurs détenus et prévenus logeant à «Orsainville» devront déménager à l’approche du sommet des 8 et 9 juin. «Une partie des places disponibles à l’EDQ [l’Établissement de détention de Québec] seront libérées en prévision du G7.»
Combien? «Pour des raisons de sécurité, cette information ne peut être divulguée.»
On sait toutefois que les prisonniers du nord de la capitale seront assez nombreux à voyager pour que le MSP nous écrive au pluriel lorsque nous lui demandons la liste des destinations «vacances» de ses pensionnaires: «[Ils iront] vers d’autres établissements de détention.»
En décortiquant d’autres réponses tout aussi laconiques, nous pouvons cependant déduire que l’opération aura une ampleur certaine. C’est qu’il y a déjà des dizaines de lits libres à «Orsainville».
Places disponibles
Allons-y pour les mathématiques, faute d’une explication claire de la part du gouvernement. «Il y a 704 places disponibles au secteur masculin et 57 au secteur féminin de l’EDQ.» Ça, c’est la capacité totale. Soustrayons le taux d’occupation: «En date du 21 mars 2018 au matin, il y avait 665 hommes et 51 femmes incarcérés présents à l’EDQ.» C’est donc dire que la prison pourrait loger, dès maintenant, 39 hommes et 6 femmes de plus.
Il faut croire que les forces de l’ordre jugent qu’il leur faudra plus d’espace durant le Sommet du G7.
Alors, quand commencera le délogement? La même litanie nous est servie: «Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas donner cette information.»
Le gouvernement indique cependant que les déplacements se feront «en fourgon cellulaire, comme pour tous les autres transferts de personnes incarcérées.»
Québec nous dit aussi que l’opération devrait coûter quelque 200 000 $ aux contribuables.
Au fait, les personnes condamnées à une peine d’emprisonnement qui s’échelonne sur plusieurs fins de semaine n’auront pas congé pour le G7. «Les peines discontinues continueront à être purgées en fonction de l’horaire établi par le tribunal.» Il faut croire qu’un nombre assez important de cellules auront été vidées pour les accueillir eux aussi.
Le G7 est composé du Canada, de la France, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Japon et de l’Italie. Plus de 8000 délégués ainsi que des milliers de fonctionnaires, policiers, militaires, agents de sécurité, journalistes et cie sont attendus. Le fédéral cherche quelque 12 000 chambres pour loger tout ce beau monde.
LIRE AUSSI: G7: des militaires depuis les airs jusque sous les eaux
LIRE AUSSI: Des centaines d’agents privés au G7
LIRE AUSSI: Pas de vacances pour les policiers de Québec