Un sommelier des ligues majeures à Québec Exquis!

Le dévoilement de la programmation de Québec Exquis! s'est déroulé au MNBAQ, mardi. L'organisation vise cette année le cap des 30 000 visiteurs en augmentant le nombre de restaurants participants et en ajoutant une foule d’activités originales.

Avec comme thème les vins du Languedoc, le festival Québec Exquis!, qui aura lieu du 17 au 29 avril, a su marquer le coup en invitant le meilleur sommelier du Québec en 2017, Pier-Alexis Soulière, l’un des deux seuls Québécois à faire partie de la très sélecte Court of Master Sommeliers.


«Le Languedoc est la région la plus excitante du monde, la plus diversifiée et où l’on retrouve parmi les meilleurs jeunes producteurs capables de faire des choses extraordinaires», a lancé M. Soulière lors du dévoilement de la programmation de Québec Exquis! au Musée national des beaux-arts du Québec, mardi. Le sommelier participera entre autres à la dégustation signature du 26 avril pour souligner le 125e anniversaire du Château Frontenac.

Né à Saint-Pierre-Baptiste et ayant grandi à Plessisville, au Centre-du-Québec, Pierre-Alexis Soulière en a fait du chemin durant la décennie qui a suivi son admission à l’École hôtelière de la Capitale en 2007. Il a ensuite été diplômé de l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec, puis de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse, en France. Embauché au Dinner by Heston Blumenthal de Londres en 2011, il est passé par New York et Sydney avant d’être embauché au restaurant Manresa du chef David Kinch à Los Gatos, en Californie, où il travaillait jusqu’à il y a quelques mois.

En plus de décrocher la première place au Concours international des jeunes sommeliers en 2014, Pier-Alexis Soulière a gravi un à un les échelons de la prestigieuse Court of Master Sommelier.

Échelons

En plus de décrocher la première place au Concours international des jeunes sommeliers en 2014, M. Soulière a gravi un à un les échelons de la prestigieuse Court of Master Sommeliers, à savoir l’introduction, le titre de sommelier certifié et celui de sommelier avancé avant de s’attaquer au titre envié de Master Sommelier, qu’il a décroché avant l’âge de 30 ans, en 2016. «Il y a des cours dans trois domaines, à savoir la théorie, la pratique et les dégustations à l’aveugle. C’est extrêmement difficile, à un point tel que seulement de 2 % à 3 % de ceux qui tentent d’obtenir le titre y arrivent. Dans mon cas, j’ai dû m’y prendre par trois fois. Si j’échouais à ma troisième tentative, j’aurais dû tout recommencer à zéro», explique-t-il en entrevue avec Le Soleil.

Avec Élyse Lambert, il est le seul Québécois et l’un des 249 au monde à porter ce titre. «Ici au Québec, il y a une concentration de la gastronomie et un souci du détail qui fait notre force. À New York, le porc, le cerf et le foie gras qu’on servait venaient du Québec et nos fraises venaient de l’île d’Orléans! Parfois, il y avait plus de produits québécois qu’américains sur la table», raconte-t-il. Pier-Alexis Soulière est revenu dans la province après avoir remporté le titre de meilleur sommelier au Québec en 2017 pour se préparer au concours de meilleur sommelier des Amériques, qui aura lieu à Montréal en mai.

Il estime d’ailleurs que le Québec est à l’entrée du moment le plus excitant de son histoire en matière de vin. «Même si on parlait des vignes de l’Île Bacchus [île d’Orléans] lors de l’arrivée des premiers colons, le concept de vins québécois est quand même récent», analyse-t-il. On voit de plus en plus de choses très intéressantes et ce n’était pas le cas il y a 15 ans. Oui, le climat est extrême, mais dans l’extrême, on peut avoir des choses plus uniques. Le Québec ne pourra jamais rivaliser en matière de quantité, mais en terme de qualité, il le peut. Dans les restaurants, en 2003, je ne voyais jamais de vins québécois en verre et sur la carte alors qu’aujourd’hui, les producteurs du Québec sont très présents. On retrouve maintenant un très haut niveau de qualité de production ici.»

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LE FESTIVAL VISE ENCORE PLUS HAUT

Après avoir attiré 25 000 visiteurs l’an dernier, le festival gourmand Québec Exquis! vise cette année le cap des 30 000 en augmentant le nombre de restaurants participants et en ajoutant une foule d’activités originales à sa programmation. 

«Certains restaurants affichaient complet l’an dernier, alors nous avons décidé d’augmenter de 20 à 25 le nombre d’établissements, qui seront encore tous jumelés à un producteur et, nouveauté, à un photographe qui présentera en photos la personnalité du chef et de l’établissement», explique le promoteur Vincent Lafortune. On a aussi augmenté de 120 à 150 le nombre de places du Grand Festin du 21 avril au Centre des congrès.

Parmi les nouveautés, on note la soirée des grands crus de la bière, les ateliers de cuisine parents-enfants, mais aussi le marché éphémère au Marché du Vieux-Port, qui mettra en scène des démonstrations culinaires en plus de permettre aux visiteurs d’acheter des producteurs participants. 

Vincent Lafortune, promoteur du festival gourmand Québec Exquis!

Dernier repas

L’organisation mise également beaucoup sur un projet appelé à se développer au cours des prochaines années. Avec comme titre «Le dernier repas de...», l’activité tenue le 28 avril s’adressera à huit convives qui débourseront 750 $ chacun pour savourer un repas préparé par un chef de renom. Vincent Lafortune a décidé de servir de cobaye cette année en proposant les vins et les ingrédients «comme si c’était son dernier repas» qu’un chef apprêtera pour les convives.

«J’irai d’une sélection de grands crus qui me plaisent particulièrement et de tous mes ingrédients favoris. L’idée d’une telle activité thématique est de l’organiser éventuellement autour d’autres personnalités. Par exemple, l’an prochain, on pourrait faire l’événement avec 24 personnes et ce pourrait être "Le dernier repas du chef Raphaël Vézina"! Et ce serait lui qui choisirait tous les vins, tous les ingrédients. Et pourquoi ne pas éventuellement le faire avec un grand chef européen? Un tel événement aurait un très grand rayonnement, même à l’extérieur du Québec», conclut M. Lafortune.