Le nom de l’opération en cours : Cadence. Mandat confié à la Défense nationale? «Le rôle principal des FAC consiste à fournir des capacités militaires pour appuyer les opérations de sécurité relevant de la GRC», répond la capitaine Julie Brouillette, officière aux affaires publiques du Commandement des opérations interarmées du Canada.
Elle précise. Tant l’armée de terre que la marine et l’aviation sont dans le coup. Chacun ayant reçu un mandat précis. «L’Aviation royale canadienne fournira des aéronefs qui participeront à la sécurité et au transport aérien en plus d’effectuer si nécessaire des opérations d’évacuation.»
Les autres? «La Marine royale canadienne fournira du personnel clé et un élément du volet maritime pour jouer un rôle actif dans la sécurité sous-marine dans la zone d’opérations». Et les troupes terrestres? «[Elles] accompliront des tâches liées à la maintenance de périmètres de sécurité.»
Le Commandement ne dévoilera toutefois pas plus ses plans. Plusieurs de nos interrogations resteront sans réponse : «À noter que pour préserver la sécurité des opérations et de nos membres, les détails tels que les dates et heures précises, le nombre d’aéronefs et de véhicules, le nombre précis de membres des FAC, les emplacements, les points de départ ainsi que les trajectoires de vol et de transport terrestre ne seront pas fournis.»
Nous savons néanmoins que les chefs d’État des sept puissances — Canada, États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon, plus l’Union européenne — devraient atterrir à la base aérienne de Bagotville, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, tel que révélé par Le Quotidien. Ils seront ensuite héliportés vers La Malbaie, où la Défense surveillera notamment le fleuve. Des activités étant à l’agenda dans la capitale, des soldats pourraient aussi s’y trouver fin mai, début juin.
Visible
Les citoyens doivent donc s’attendre à croiser de plus en plus d’uniformes aux motifs «camouflage» à l’approche de l’événement international. «La population pourrait apercevoir des militaires accompagner des membres de la GRC dans les semaines entourant la tenue du Sommet du G7», note la capitaine Julie Brouillette.
«Comme à l’habitude», poursuit-elle, les Forces armées distribueront leur arsenal sur le territoire à protéger, érigeront des «installations temporaires», planteront leurs tentes «et utiliseront leurs propriétés déjà présentent dans la région et les régions entourant la tenue du Sommet» afin de répondre à la commande sécuritaire.
Surtout des Québécois
Et d’où proviendront les militaires mobilisés pour la conférence diplomatique? «Les réservistes et les membres de la Force régulière impliqués dans l’opération proviendront majoritairement d’unités étant sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées [Est], c’est-à-dire de la province de Québec. Nous estimons qu’environ 2000 militaires de l’Armée canadienne, de la Marine royale canadienne et le l’Aviation royale canadienne seront impliqués de près ou de loin dans l’opération Cadence.»
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RÉUTILISER UN NOM
Pour l’anecdote, soulignons que la Défense nationale recycle ses noms d’opérations militaires. Cadence a été précédemment utilisé à l’occasion des sommets du G8 et du G20 de 2010 en Ontario. Aussi en 1994, quand le Canada a participé à la surveillance des marchandises transitant par la frontière entre la République dominicaine et Haïti où un coup d’État militaire survenu en 1991 avait renversé le régime de Jean Bertrand Aristide. L’ONU avait ensuite ordonné un embargo, notamment sur les armes.