Le ras-le-bol des infirmières : symptôme d’une privatisation en devenir?
Le premier ministre Philippe Couillard ne pouvait être plus transparent quant à ce qui, selon lui, peut expliquer le ras-le-bol des infirmières : «voyez-vous, on est dans un système public où tout le temps — à l’avenir également — les ressources [ne] sont pas au même niveau que les besoins. Ça va toujours être le cas dans le domaine de la santé. Donc, les gens […] sont toujours poussés au maximum. C’est admirable», rapportait Marco Bélair-Cirino dans Le Devoir du 1er février dernier. Difficile de ne pas en arriver à cette conclusion : les coupures dans les services publics ne font que légitimer un certain ordre du monde — la santé de l’économie — auquel l’infirmière n’a d’autre choix que de se soumettre admirablement! Dans tout ce débat entourant la crise vécue par les infirmières, l’objectif de nos dirigeants n’est-il pas de moduler les conditions d’exercice des infirmières et d’autres professionnels de la santé pour les rendre plus conformes au primat du marché et à ses outils de gestion?