«On est très flattés d’avoir été approchés par Transports Canada. […] On a vu ça un peu comme un sceau de crédibilité accordé par l’entité de contrôle gouvernemental qui connaît toutes les entreprises qui font voler les drones», fait valoir Louis Légaré, le président de Can-Explore.
Le test effectué récemment visait à recueillir les commentaires d’utilisateurs commerciaux de drones pour améliorer la convivialité et l’efficacité du portail, pour voir si les différentes informations se trouvent facilement par exemple. L’entreprise ne sait pas si son expertise sera requise de nouveau d’ici l’entrée en vigueur de la loi, dans les prochains mois.
La compagnie, qui est l’une des premières au Québec à avoir obtenu un permis de vol permanent, se dit heureuse de savoir que le secteur sera mieux réglementé. Elle remarque que certains acteurs agissent hors de la réglementation, sans respecter les permis de vol notamment. «Une réglementation plus sévère va aider à tasser ces cowboys-là et à plutôt mettre de l’avant les entreprises qui prêchent par l’exemple», fait valoir M. Légaré. Tout ce qui nuit à l’image du drone peut être dommageable lorsque vient le temps de convaincre des clients potentiels, dit-il, qui peuvent parfois être frileux.
Les drones s’avèrent un outil de prédilection pour inspecter des structures imposantes ou difficiles d’accès, comme des tours ou des ponts. Ils sont aussi fortement utilisés pour cartographier. Cette technologie permet de récolter des données beaucoup plus précises, en plus de sauver du temps et de l’argent, note l’ingénieur. On peut faire en une heure un portrait infiniment plus précis qu’en deux ou trois jours avec les méthodes traditionnelles, précise M. Légaré. Dans certains cas, on minimise aussi les risques pour les travailleurs, en évitant des manœuvres potentiellement dangereuses.
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Par contre, les drones ne sont pas une panacée. Selon les circonstances, certaines méthodes plus conventionnelles sont utilisées. L’idée est de choisir le bon outil pour le mandat, affirme-t-il.
Le déclic... à cause d’une clé USB
Fondée en 2014 par Louis Légaré et Olivier Lefebvre, Can-Explore a commencé par faire de l’inspection d’infrastructures souterraines, comme les égouts, où la demande était très forte. Mais rapidement, le duo fraîchement sorti de l’université constate que plusieurs méthodes en génie civil sont «archaïques».
M. Légaré explique que le déclic c’est fait lorsque leurs clients se sont étonnés de recevoir leurs rapports sur une clé USB et non sur une cinquantaine de DVD. Une façon de faire qui allait pourtant de soi pour les jeunes entrepreneurs.
«Ce qu’on cherche à faire, c’est révolutionner le monde du génie civil. Dès le démarrage de l’entreprise, on s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs opportunités d’améliorer les façons de faire actuelles en mettant de l’avant les technologies les plus avant-gardistes et on a rapidement orienté notre vision dans cette direction-là», note M. Légaré.
Au début de 2016, l’entreprise a ajouté des inspections sous-marines (piliers de ponts, parties submergées de quais, etc.) et aériennes. Réalité augmentée, robots, scanner 3D : toutes sortes de technologies différentes sont employées au sein de l’organisation, qui compte plusieurs ingénieurs et informaticiens en recherche et développement. Au total, Can-Explore embauche près d’une trentaine de personnes et elle est en recrutement constant, dit M. Légaré. Ses clients sont autant des entreprises privées que des municipalités et des gouvernements.
Et pour l’avenir? «On est en pleine croissance. Depuis notre création, ça va faire quatre ans dans les prochains jours, on a connu une croissance de 300 %. […] D’ici trois ans, on cherche à doubler notre chiffre d’affaires et notre nombre d’employés. On a des perspectives planétaires, on rêve du jour où on va être en opérations sur tous les continents au cours d’une même journée.»