La mairie a fait l’annonce de ces excès par communiqué de presse transmis en fin de journée vendredi. «La Ville de Québec informe la population que les résultats de la campagne d’échantillonnage effectuée en octobre 2017 à l’incinérateur indiquent des dépassements des normes environnementales en ce qui a trait au mercure, aux dioxines et aux furannes», lit-on dans le document attribué à la conseillère en communication Mireille Plamondon. Ces produits sont nuisibles à la santé.
Ce n’est pas tout. La lecture d’un document mis en ligne par le Comité de vigilance de l’incinérateur de la Ville de Québec permet également d’apprendre qu’un test démontre que la fumée contenait jusqu’à 1,25 fois la norme d’acide chlorhydrique.
Autre chose à signaler ? Les fours de l’incinérateur ont aussi craché bien trop de monoxyde de carbone. Jusqu’à 4 fois plus que la norme.
Rappelons qu’au cours d’une récente visite de l’incinérateur installé dans Limoilou, le directeur général adjoint Eau et valorisation énergétique de la Ville de Québec, Gilles Dufour, expliquait : «Le principal problème de l’incinérateur, c’est le monoxyde de carbone. Quand il y a beaucoup de ce gaz à la sortie, c’est un signe que la combustion ne se fait pas bien et que d’autres contaminants pourraient s’échapper.»
La Ville impute le gros des dépassements au four numéro 4 de l’incinérateur, qui échouerait plus souvent que les autres aux examens. Les autorités entendent donc le rénover à partir de la mi-février. Des améliorations devraient permettre d’augmenter la chaleur dans le four, ce qui améliore la combustion des gaz toxiques. «Lors de sa remise en fonction, à la fin du mois de mars, des échantillons seront analysés en continu afin de s’assurer que les émissions soient conformes aux normes environnementales», écrit la municipalité dans son communiqué.
Arsenic
Ce n’est pas la première fois que les échantillons prélevés à la sortie des cheminées de l’incinérateur à déchets mettent en lumière des dépassements.
D’ailleurs, Le Soleil révélait récemment qu’un échantillon récupéré l’été dernier rapportait un taux d’arsenic 176 fois supérieur à la limite fixée par la municipalité. Les scientifiques ont observé 176 microgrammes d’arsenic par mètre cube, bien au-delà du maximum de 1 microgramme par mètre cube ciblé, un objectif fondé sur les lignes directrices émises par le Conseil canadien des ministres de l’Environnement.
Les dioxines et furannes sont cancérogènes. Le mercure est connu depuis longtemps pour nuire à la santé : «Il importe de réduire, dans la mesure du possible, son exposition à toute forme de mercure», dixit Santé Canada.