Dans une publication Facebook, Camille Carrier, la mère de Maude Carrier et ex-conjointe d’Yves Carrier, s’est dite «très affectée émotivement» par cette demande que la communauté musulmane fait au gouvernement de Justin Trudeau.
«Je suis en colère, je ne suis pas juste contre une commémoration par une journée contre l’islamophobie, mais même par l’idée d’une commémoration année après année [de] l’action d’un Québécois comme si on devait tous se sentir coupables», a-t-elle écrit. Sa publication avait été partagée près de 500 fois mercredi après-midi.
«Si le gouvernement accède à cette demande, pourquoi ne pas aussi instituer une journée pour commémorer l’ensemble des victimes de l’islamisme et les dommages vécus par leurs familles et amis?» ajoute-t-elle.
Rappelons que le gouvernement du Québec a déjà créé la Journée nationale du vivre ensemble le 15 janvier, afin de commémorer, entre autres, l’attentat terroriste qui a décimé la famille Carrier ce jour-là.
La dame dit être encore «bouleversée» par la perte de plusieurs êtres chers il y a près de deux ans, alors qu’ils étaient «en train de mettre en action leur amour pour les autres en participant à la construction d’une école en Afrique».
Enrayer la peur
Dans un message envoyé au Soleil, Saïd Akjour exprime sa vision des choses. Celui qui a été blessé par le tireur à la Grande Mosquée de Québec alors qu’il priait il y a bientôt un an ne comprend pas pourquoi la Coalition avenir Québec (CAQ) «aborde ce sujet comme un événement isolé» et essaie de miser sur «ses intérêts politiques» en s’opposant à une Journée nationale contre l’islamophobie.
«Ce drame a atteint les valeurs fondamentales de la société québécoise, dont la liberté de croire», écrit-il.
Selon lui, c’est la «haine» qui a poussé le tireur à poser son geste. «L’assaillant a agi par la peur en utilisant son arme, la peur de cette religion. C’est cette peur irrationnelle que nous voulons enrayer pour le bien-être et l’harmonie des générations futures», indique M. Akjour.