Il s’agit de travailleurs ayant vu leurs postes être abolis au cours des dernières années. En raison de leur convention collective, ils demeurent toutefois à la solde de la société d’État qui cherche à les réaffecter à de nouvelles tâches ou vers d’autres chantiers.
Selon les données obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Hydro-Québec indique que ce sont notamment des spécialistes, des cadres de premier niveau, des ingénieurs et des responsables de bureaux qui étaient sur la touche au 30 novembre 2017.
Mentionnons qu’au 31 janvier dernier, Hydro-Québec comptait dans son effectif 104 employés excédentaires et 99 le 15 mars. Une situation qui avait alors été décriée par la CAQ.
Tâches temporaires
«Il n’y a pas d’employé excédentaire qui n’exerce aucune fonction. Ils sont tous affectés à des tâches en attendant que leur statut de mise en disponibilité soit régularisé», indique dans sa réponse la direction de la société d’État. «Les tâches occupées par les employés excédentaires peuvent varier, mais sont utiles pour l’entreprise», assure-t-elle.
Cette dernière précise que «ces mises en disponibilité sont dues à l’abolition de postes, des ajustements organisationnels ou des modifications dans les procédés de travail». Certains travailleurs se retrouvent aussi sur cette liste en raison de problèmes de santé. Leur salaire demeure le même, peu importe la nouvelle tâche.
Afin d’expliquer en partie son nombre d’employés excédentaires, la société d’État rappelle avoir procédé à l’abolition de plus de 600 postes dans le cadre du projet Lecture à distance, soit pour l’implantation de sa nouvelle génération de compteurs intelligents. Il y a également eu en 2012 la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2. Près de quatre ans après l’arrêt des activités, 66 ingénieurs étaient toujours sans bureau fixe.
«Les employés qui sont dans cette situation, généralement de façon temporaire, sont réaffectés dans les plus brefs délais à de nouvelles fonctions [entre autres au service à la clientèle ou pour la construction de nouvelles lignes], selon leurs compétences et en lien avec les objectifs d’affaires de l’entreprise», affirme Hydro-Québec. «Les dossiers d’employés excédentaires peuvent également se régler, par exemple, par un départ à la retraite», ajoute la société d’État.
«Une priorité»
Selon le chef des affaires publiques, Serge Abergel, le nombre d’employés excédentaires est aujourd’hui une priorité pour la direction. L’objectif est de ramener ce nombre, qui est en constante diminution depuis deux ans, selon le porte-parole, le plus près de zéro.
«Le nombre peut bouger d’une semaine à l’autre de trois ou quatre postes, mais il est à la baisse depuis quelques années. C’est une priorité pour nous. [...] C’est certain qu’il ne pourra pas être toujours à zéro. Dès qu’on restructure l’entreprise pour s’adapter aux nouvelles réalités, on se retrouve avec de nouvelles personnes temporairement sur cette liste», note au bout du fil M. Abergel. «L’objectif est de mieux adapter notre entreprise pour répondre aux besoins de notre clientèle. Si cela implique une restructuration, forcément nous allons avoir de nouveaux chiffres, mais nous avons du travail pour eux», conclut-il, précisant qu’il ne s’agit pas toujours des mêmes travailleurs qui figurent sur cette liste.
Hydro-Québec compte aujourd’hui environ 19 500 employés.