Cette éventualité hante tous les médecins qui pratiquent dans ces établissements. «Ça augmente les délais et des délais, dans le domaine de la santé, ce n’est jamais bon, indique la porte-parole du volet médical du comité Mes soins restent ici, la Dre Marie-Ève Fromentin, qui parle au nom de la vingtaine de médecins de l’hôpital de La Pocatière. «Pour une femme enceinte qui doit accoucher, pour un accidenté ou pour seulement une crise d’appendicite, ça retarde beaucoup! Des fois, la route n’est tellement pas belle entre La Pocatière et Rivière-du-Loup que c’est problématique de faire des transferts!»
À partir du 23 décembre, un anesthésiologiste dépanneur assurera le remplacement jusqu’au 1er janvier, quand l’établissement se trouvera encore en découverture pour une autre semaine. «Depuis le mois d’avril, on est rendus à 120 jours de découverture, déplore le médecin. On avait toujours deux anesthésistes sur place à La Pocatière, mais il y en a un qui a pris sa retraite. Puis, dans les mois qui ont suivi, l’autre anesthésiste est décédé. Il avait plus de 70 ans. Malheureusement, rien n’avait été prévu pour la relève de ces anesthésistes.»
Marie-Ève Fromentin implore le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Gaétan Barrette, de ne pas les oublier. «Au printemps, il nous avait promis une solution très bientôt, rappelle-t-elle. Depuis ce temps-là, les jours de découverture s’accumulent.»
«La base, c’est de pouvoir accoucher, estime le porte-parole des citoyens du comité Mes soins restent ici, Luc Pelletier. Quand on n’est pas capable d’accoucher chez nous, on a un réel problème! Notre voisine d’en face, qui est médecin à l’hôpital de La Pocatière, devra se rendre à Rivière-du-Loup pour accoucher.»
L’hôpital de Chandler, en Gaspésie, n’aura pas d’anesthésiologiste, lui non plus, du 29 décembre au 5 janvier. Pendant la même période, six quarts de travail seront aussi à découvert en anesthésiologie à l’urgence du CLSC de Paspébiac. La porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie (CISSS), Geneviève Cloutier, assure qu’ils seront pourvus d’ici là. Rappelons que ce CLSC s’est retrouvé au cœur d’une tourmente à la suite du transfert d’un patient dans la nuit du 23 au 24 novembre en raison de la fin du quart de travail de l’urgentologue. Une enquête du coroner est en cours. Avec Gilles Gagné