1. La quai de déchargement
Sans arrêt, cinq jours et demi par semaine, les véhicules chargés des poubelles de la région de la capitale gravissent la rampe vers la salle où ils pourront se délester de leur contenu; environ 150 camions quotidiens, plus l’été, moins l’hiver. À reculons, ils déversent chacun huit tonnes de détritus qui glissent vers l’immense fosse à déchets de l’incinérateur. Il y a de «vrais» détritus dans le tas. Mais ce qui frappe c’est le bruit : des dizaines et dizaines de bouteilles et autres pots de verre éclatent en tombant. Beaucoup de carton, du papier et des contenants consignés dans le lot aussi. Sans compter les piles, les pots de peinture, les pneus, les vélos, les tables et tutti quanti qui contribuent à la pollution recrachée par les cheminées. Et, à l’occasion, arrivent dans les camions les briquettes chaudes d’un barbecue ou le charbon rouge d’un poêle à bois… La dernière fois, en 2008, le contenu de la fosse a brûlé durant «deux ou trois jours».
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2. La fosse à déchets
Nous sommes maintenant dans la salle de contrôle. Un homme est devant une quinzaine d’écrans. Plus loin, un autre est assis dans un fauteuil équipé de boutons et d’un joystick. De l’autre côté de la fenêtre devant lui, l’immense fosse pouvant contenir plus de 3000 tonnes de déchets. Il «joue» avec le grappin, sorte d’immense main d’acier pouvant saisir quelque cinq tonnes d’ordures à la fois. Le jour, il s’assure d’alimenter les fours. Et, avant de finir son quart de travail, il s’assure de bien répartir les rebuts dans la fosse. Car après son départ, c’est l’ordinateur qui prend le contrôle du grappin pour que les fours continuent de brûler la nuit durant. Bon an, mal an, environ 300 000 tonnes de déchets passent dans la fosse, le tiers provenant des résidences, les deux tiers du secteur commercial et industriel.
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3. La réception des égouts
En grimpant l’escalier métallique, l’odeur est de plus en plus prenante. Devant nous, une substance noirâtre tombe après avoir été pressée entre de grandes courroies caoutchoutées. Il s’agit du contenu des égouts de la Ville qui est ainsi écrasé pour enlever de l’eau avant de le brûler. Au-dessus de nos têtes, d’immenses tubes métalliques tournent. Ce sont des séchoirs dans lesquels la «boue» est chauffée avant de rejoindre les poubelles dans les fours. Des dizaines de tonnes provenant des toilettes sont ainsi livrées à l’incinérateur par des tuyaux reliés à la station d’épuration des eaux usées. Vivement un peu d’air frais!
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4. Les chambres de combustion
Nous voici sur le plancher d’opération des fours. Le jour de notre visite, deux des quatre chambres de combustion étaient à l’arrêt. Peut-être parce que de gros déchets métalliques qui n’auraient pas dû se retrouver dans les poubelles avaient coincé le mécanisme. Une fois refroidi et débloqué, il faudra 24 heures pour retrouver la chaleur optimale qui réduit la pollution, soit plus de 850 °C. Par le petit hublot, les feux de l’enfer se nourrissent des restes de la société de consommation. Un bruit continuel qui ressemble à des coups de marteaux géants sur le métal occupe nos tympans : ce sont les systèmes mécaniques qui frappent les parois pour faire retomber dans le feu toutes les particules qui s’envolent puis s’agglutinent. Les déchets restent environ 45 minutes dans les fours pour être réduits en cendres, en fumées toxiques… Les sous-produits les plus légers s’envolent vers les filtres, les plus lourds tombent dans une piscine.
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5. Le convoyeur mâchefer
Les déchets brûlés ne partent pas tous en fumée. Après combustion, il reste des dizaines de tonnes de résidus dont il faut se débarrasser. Quelque 11 000 tonnes de résidus sont ramassées chaque année par les filtres à air des cheminées. Et environ 65 000 tonnes de cendres solides et autres produits incombustibles (métaux, sable, verre…) tombent dans une cuve d’eau pour être refroidies; c’est ce qu’on appelle les mâchefers. Ils sont sortis du bassin par un convoyeur et reprennent la route en camion. Une entreprise voisine récupère les métaux, le reste s’en va au dépotoir.
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