Les ados plus sages que vous pensez

Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, plusieurs idées préconçues circulent sur les adolescents, et le portrait que nous nous faisons de leurs habitudes de consommation n’est pas toujours glorieux.

La très grande majorité des adolescents ne consomment pas ou peu d’alcool, ne fument pas et ne prennent pas de drogue. C’est cette réalité que la Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale et ses partenaires du milieu scolaire et communautaire veulent mettre de l’avant avec la campagne de sensibilisation «La réalité… autrement».


L’idée, c’est de valoriser les comportements sains afin de retarder l’initiation à la consommation et de diminuer le nombre de consommateurs chez les jeunes de 12 à 17 ans, a-t-on expliqué lundi en conférence de presse.

Selon le directeur de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale, le Dr François Desbiens, plusieurs idées préconçues circulent sur les adolescents, et le portrait que nous nous faisons de leurs habitudes de consommation n’est pas toujours glorieux. 

Pourtant, selon des données issues de l’Institut de la statistique et de l’Institut nationale de santé publique du Québec, 85% des adolescents de consomment pas ou peu d’alcool, 94% ne font pas usage de tabac et 80% ne fument pas de cannabis. 

«Les comportements à risque sont peut-être un peu plus visibles que les comportements sains parce que ceux qui les adoptent en parlent davantage. Il est donc plus probable qu’un adolescent fume ou boive s’il croit que c’est la norme dans son groupe d’amis. À l’inverse, en réalisant que son entourage n’adopte pas ces comportements, le jeune tendra davantage à opter lui aussi pour de sains habitudes de vie», a fait valoir le Dr Desbiens. 

C’est cette approche qui est au centre du projet INSPiRe Autrement (pour Intervention sur les normes sociales associées au produits du tabac, aux boissons énergisantes, à l’alcool, aux drogues illicites et aux jeux d’argent en milieu jeunesse), mis sur pied en 2015 dans une vingtaine de milieux scolaires et communautaires de la Capitale-Nationale. Et elle fonctionne, selon la responsable du projet au CIUSSS, Valérie Houle. 

Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, plusieurs idées préconçues circulent sur les adolescents, et le portrait que nous nous faisons de leurs habitudes de consommation n’est pas toujours glorieux.

«Quand on regarde les évaluations de ce type de projets-là ailleurs dans le monde, notamment dans les campus américains, […] on voit une diminution importante du nombre de consommateurs et de la consommation problématique chez les étudiants», a souligné Mme Houle. 

Capsules vidéo, ateliers de discussion, présentations en classe : tous les moyens sont bons pour confronter les idées des jeunes, précise-t-elle. 

«Les projets permettent de parler des stratégies de marketing qu’il y a autour des boissons très alcoolisées [comme la Four Loko], par exemple, et de développer l’esprit critique des jeunes», illustre Mme Houle, tout en rappelant qu’encore là, ce n’est pas la majorité des jeunes qui consomment ces boissons. 


Présents à la conférence de presse, cinq élèves de l’école secondaire La Cité, dans le quartier Limoilou, ont vanté les mérites des comportements sains. 

Si elle n’est pas attirée par l’alcool, le tabac et le cannabis, c’est notamment parce que «ça ne va pas avec le sport et les activités» qu’elle aime pratiquer, a expliqué Vanela Mambo. 

Son amie Masra Nkurunziza a renchéri : «Les gens qui consomment n’ont pas l’air d’avoir une belle vie […], donc ça ne m’encourage pas vraiment à faire comme eux.»

Pour Tristan Coderre, «il y a tellement de choses à faire d’autre que consommer», à commencer par étudier «pour réussir dans la vie». 

Idem pour Ariane Croteau et Mathew Perrier-Gallant, qui n’ont jamais été attirés par le tabac, l’alcool et la drogue parce qu’ils ont été sensibilisés tôt aux risques associés à la consommation, ont-ils expliqué. 

Des outils de sensibilisation et des capsules vidéo sont accessibles au inspireautrement.ca dans le cadre de la campagne «La réalité... autrement», qui se déroule jusqu’au 25 novembre.