Approché par la Fondation des maladies de l’oeil, plus tôt cette année, afin d’agir en tant que président d’honneur du spectacle-bénéfice de l’organisme, Gabriel Couture avait envie de s’impliquer davantage. Le président du Groupe financier Stratège, un cabinet de Québec gérant les portefeuilles de plusieurs grandes fortunes de la région, s’est fixé un objectif ambitieux: amasser auprès d’hommes d’affaires de son réseau un million $ en dons. Seule condition imposée par M. Couture à la Fondation, le montant serait totalement investi dans la recherche pour contrer la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). La maladie faisant graduellement perdre la vue est la première cause de mal voyance chez les 50 ans et plus dans les pays industrialisés, et touche environ une personne sur trois au Québec.
«C’est facile de dire que chez les personnes âgées, comme le reste de leur corps montre des signes de vieillissement, perdre la vue fait partie de l’ensemble. Sauf que perdre la vue à un âge plus avancé amène des gens déjà isolés dans un plus grand isolement. Perdre la vue, ça empêche un paquet d’activités normales de tous les jours, que ce soit se préparer un repas, faire du lavage, lire ou même écouter la télévision.»
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Gabriel Couture le sait mieux que quiconque. À 16 ans, il a appris qu’il était atteint de rétinite pigmentaire. Sa vision a pendant longtemps graduellement décliné et depuis quelques années, il est complètement aveugle. Le conseiller financier n’est pas du genre à se plaindre de sa situation, mais il affirme que si le million réunit peut sauver ne serait-ce que la vue d’une personne, il aura accompli sa mission.
Le montant a toutefois plus de potentiel que cela. Les chercheurs québécois se distinguent sur le plan mondial dans les recherches sur les maladies de l’oeil, rappelle le non-voyant. «Il y a plein de maladies de l’oeil pour lesquelles on a déjà trouvé des solutions, là il faut juste avoir l’imagination assez fertile et suffisamment de financement, le nerf de la guerre, pour en trouver d’autres.»
Des hommes d’affaires généreux
Initialement, l’idée d’amasser un million $ ne semblait pas une mince tâche, admet Gabriel Couture. «Je suis resté très étonné. Les gens sont sollicités de toute part pour toutes sortes de causes, mais on a eu la chance de trouver des chefs d’entreprises très généreux. Les chefs d’entreprise sont souvent beaucoup plus sensibles et humains que certaines personnes se l’imaginent», relate le président du Groupe financier Stratège. Certes, le Québec n’a pas encore la culture philanthropique de certaines autres provinces canadiennes, mais les temps changent, croit-il. «Ce million-là en est un exemple concret», conclut M. Couture, espérant que la générosité des hommes d’affaires qui ont contribué à la collecte de fonds fera des petits.