Cinq écoles du futur en 2021 au Québec

Les initiateurs de ce projet, l’architecte Pierre Thibault, le chef Ricardo Larrivée et le sportif Pierre Lavoie, ont soutenu mardi qu’ils voulaient être des catalyseurs et des rassembleurs pour rêver l’école de demain.

À la rentrée 2021, au moins cinq «écoles du futur» ouvriront leurs portes aux élèves québécois et les effets de ces nouveaux aménagements seront étudiés pendant un an.


Les trois initiateurs du projet Lab-école ont lancé un appel à toutes les commissions scolaires mardi, afin de sélectionner ces écoles qui seront bâties ou rebâties. En conférence de presse dans une école secondaire de Québec, l’architecte Pierre Thibault, le chef Ricardo Larrivée, le sportif Pierre Lavoie ont soutenu qu’ils voulaient être des «catalyseurs» pour ceux qui rêvent l’école de demain.

«Un environnement favorable, c’est comme d’avoir un professeur adjoint», croit M. Thibault. M. Larrivée soutient que le Lab-école ne souhaite pas s’ingérer dans le cursus scolaire, mais apporter un regard neuf sur l’utilisation de l’espace. Selon lui, il est inconcevable que des enfants passent près de 10 heures par jour «dans un environnement qui ressemble parfois à une prison». 

M. Lavoie a quant à lui livré un plaidoyer pour que les politiciens investissent en éducation et comprennent son importance. «Un médecin, ça sauve des vies, mais un enseignant, ça sauve des sociétés, parce que ça éduque.»

À leurs côtés, le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx les a remerciés de «penser en dehors de la boîte», soutenant que c’est l’avenue qu’il compte privilégier. 

Les initiateurs de ce projet, l’architecte Pierre Thibault, le chef Ricardo Larrivée et le sportif Pierre Lavoie, ont soutenu mardi qu’ils voulaient être des catalyseurs et des rassembleurs pour rêver l’école de demain.

D’ici les Fêtes, les trois vedettes auront visité environ 80 établissements d’enseignement du Québec, caméra à la main, pour interroger des élèves et s’inspirer de ce qui se fait de mieux. 

Une quarantaine d’étudiants de l’Université Laval en architecture et en pédagogie sont déjà au travail pour imaginer les plans de ces écoles, sous la supervision de M. Thibault. À la fin du processus, le Lab-école devrait influencer les normes architecturales du ministère de l’Éducation, qui n’ont pas été mises à jour depuis près de 30 ans. 

Environ le tiers du conseil d’administration du Lab-école, récemment formé, est composé de personnes liées au monde de l’éducation. La directrice générale Hélène Cyr est issue du monde des affaires et a bâti ces dernières années des écoles en Afrique. Les différentes équipes de travail sur l’architecture, l’activité physique et l’alimentation ne sont pas encore complétées. 

Tel qu’annoncé au dernier budget, en mars, le gouvernement libéral investit 3 millions $ sur deux ans dans ce Lab-école. Le travail des trois initiateurs est toutefois bénévole et le ministère de l’Éducation verra à ce que leurs entreprises respectives ne tirent pas profit de l’exercice.

Ceux qui voudraient participer à la réflexion peuvent le faire au www.lab-ecole.com

+

Les syndicats déçus

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est déçue d’avoir été exclue de la réflexion sur la construction des écoles du futur. La présidente Louise Chabot estime que le ministre Sébastien Proulx a choisi de profiter de la «popularité de vedettes pour briller», au lieu de se fier à l’expertise des enseignants, du personnel de soutien et des professionnels qui travaillent dans les écoles. Ses réticences par rapport au projet sont restées les mêmes qu’au printemps dernier. À la fin de la conférence de presse, M. Larrivée et Thibault ont tenté d’ouvrir le dialogue avec la CSQ, pour les amener à contribuer au processus. La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) prend quant à elle ses distances du Lab-école, qu’elle considère comme «une opération de relations publiques». «À un an de la prochaine campagne électorale, ce projet apparaît clairement comme une opération de maquillage qui, à court terme, n’apportera rien de plus aux élèves et personnels de l’éducation dans les écoles du Québec», estime le président Sylvain Mallette.