La famille Demers a l’entrepreneuriat dans le sang. De père en fils, puis de père en fille, les entreprises se cèdent et perdurent avec succès. Le passage de relais entre Jocelyn Demers et sa fille Renée, d’Atelier Usinage Quenneville, est d’ailleurs un exemple de réussite... étudié à l’université !
« Mon père nous avait légué, à mon frère et à moi, son entreprise alors que je n’avais que 19 ans, raconte Jocelyn Demers. Le processus de transfert, je l’ai vécu, je le connais bien. Alors, lorsqu’est venu le temps de passer les rênes à ma fille, je savais dans quoi nous nous embarquions et de quelle aide nous aurions besoin. »
En 1982, Jocelyn Demers fait l’acquisition d’une nouvelle entreprise avec son frère, Atelier Usinage Quenneville. Dix ans plus tard, il en prend seul les commandes et devient un leader incontournable dans le marché des pièces usinées. Sa fille Renée Demers, qui a d’abord évolué dans le monde de la comptabilité, décide de rejoindre l’entreprise familiale et de poursuivre l’œuvre de son père alors que celui-ci est aux portes de la retraite. Pendant sept ans, ils travailleront main dans la main.
D’UN LEADERSHIP À L’AUTRE
« Le plus difficile, c’est lorsque deux personnes sont assises dans le même siège, se souvient Renée Demers. L’équipe devait également comprendre qu’avec le transfert, je devenais la personne de référence. Nous avons organisé de nombreuses réunions avec le personnel afin que tous se sentent intégrés dans le processus et qu’ils saisissent bien le changement de direction. »
Pour les aider dans leurs démarches, les Demers ont participé au programme Les familles en affaires du Fonds de solidarité du Québec (FTQ). Durant plusieurs semaines, tous les membres de la famille – parents, enfants, conjoints – ont rencontré des professionnels en transfert d’entreprise ainsi que d’autres familles traversant le même processus. « Durant les cours, on nous enseignait la bonne façon de faire, de se parler, de faire des réunions familiales, raconte Jocelyn Demers. C’est important d’être accompagné dans une telle démarche si on veut éviter des erreurs irréparables. » D’ailleurs, depuis ce transfert réussi, Renée Demers siège au conseil d’administration du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) afin de partager son expérience et aider des familles, entrepreneurs et cédants qui empruntent ce parcours.
« La réussite de ce transfert, ce n’est pas seulement la fierté de papa de voir son entreprise perdurer, conclut Renée Demers, c’est aussi celle de voir qu’Atelier Usinage Quenneville est une petite famille qui peut rester ensemble. Nos employés, dont certains sont chez nous depuis plus de 30 ans, peuvent continuer à travailler avec nous. »
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Secret de réussite
« Quand on est l’acquéreur d’une entreprise en mode transfert d’entreprise, on achète le futur ; on part de ce qui existe avec l’ambition de l’amener plus loin, tout en conservant les bases, l’historique de l’entreprise qui est garant d’un savoir-faire, d’une confiance de la part des clients, des employés, des fournisseurs. On pourrait faire l’analogie avec l’apprenti dans un métier traditionnel. Le maître lui transmet tout son savoir-faire, pour que l’apprenti puisse un jour maîtriser les techniques et les amener plus loin. Lorsqu’on considère le transfert d’entreprise sous cet angle, on comprend bien la complexité du processus, mais aussi la richesse de ce transfert. Et je pense que cet aspect, on l’occulte rapidement en voyant surtout l’exercice comme une transaction financière, et en occultant l’aspect humain. Dans un transfert d’entreprise, l’aspect humain est central. »
À propos de cette série
Le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) facilite la période de passage d’un cédant vers un repreneur. Pour mieux comprendre son rôle, les journaux du Groupe Capitales Médias
vous présentent quelques exemples de transfert d’entreprise réussis notamment par la présence du CTEQ.
Un rendez-vous à lire le mercredi.