Devant nous, tout près, les interprètes prennent place et donnent vie aux personnages imaginés par la Colombienne devenue Montréalaise, qui a teinté chacun des duos de sa douce folie. Les premiers à entrer en piste sont les plus expérimentés. Lydia Wagerer et Harold Rhéaume reviennent à l’origine de l’humanité, à une époque où l’animal et l’humain n’étaient pas très éloignés. Plongés dans la noirceur, ils explorent la force de deux êtres dans un endroit retiré du monde. Ensemble, ils éprouvent la sensation agréable d’être seuls au monde et d’être plus puissants pour affronter l’adversité, mais aussi plus vulnérables.
Le second duo est à notre avis le plus réussi. Les magnifiques danseuses Raphaëlle Fougères et Geneviève Robitaille s’engagent dans une lutte contre le temps. La gestuelle de Cruz est originale, jamais prévisible. Son riche vocabulaire laisse ici et là poindre des notes d’humour, utilisé toujours avec doigté. Le titre du duo, Tempo Al Dente, a dans ce cas été judicieusement choisi. On n’en dit pas plus pour ne pas dévoiler un savoureux moment. Mention aux danseuses qui, en plus de maîtriser une chorégraphie complexe, doivent composer avec un accessoire — une horloge dans ce cas. Une belle réflexion sur le temps qui passe.
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Performance sentie
Comme troisième duo, Cruz a décidé d’y aller avec des hommes (Fabien Piché et Jean-François Duke) qui, en plein cœur d’une nuit d’insomnie, laissent place à leurs angoisses et leurs délires. Performance sentie de la part des danseurs.
L’univers de Cruz est coloré de références animales, d’onomatopées, d’humour et d’énergie. Des éléments qui sont particulièrement mis en valeur dans cette formule de duos.
D’autres représentations de Triptyque Cryptique sont prévues les 12 et 13 octobre, ainsi que du 17 au 20 octobre.