Les faits
Depuis la fin du XIXe siècle, la température moyenne du globe s’est accrue de 1,1 °C. Et il n’y a pas 36 facteurs différents qui peuvent réchauffer durablement la planète entière. En théorie, il y en a trois «principaux». Voyons-les un par un.
L’orbite terrestre. Ce qui fait entrer et sortir la Terre de ses âges glaciaires depuis des millions d’années, ce sont des variations dans certaines caractéristiques de son orbite, comme la forme plus ou moins ronde de sa trajectoire autour du Soleil, par exemple, ou l’inclinaison de son axe de rotation. Toutefois, ce sont des cycles extrêmement longs : le plus court prend 26 000 ans à se compléter, et le plus long s’étend sur 112 000 ans. C’est beaucoup trop lent pour expliquer le réchauffement actuel, qui est observable à l’échelle de la décennie. Passons.
L’activité solaire. C’est la théorie la plus en vogue dans les cercles climatosceptiques, mais elle colle bien mal à la réalité. Des indicateurs de l’activité solaire suggèrent bien qu’elle a augmenté légèrement pendant la première moitié du XXe siècle — d’environ 0,5 watt par mètre carré (W/m2) sur un flux moyen de 1367 W/m2 —, mais elle est stable ou même en léger déclin depuis 1950-60. Or c’est justement au cours des 50 dernières années que la température a le plus augmenté.
En outre, le réchauffement a des caractéristiques qui sont complètement incompatibles avec une origine solaire. Par exemple, si c’était vraiment un rayonnement plus fort qui était derrière les changements climatiques, on s’attendrait à ce que les températures augmentent plus rapidement pendant le jour (quand le Soleil est la principale source de chaleur) que pendant la nuit. Or entre 1950 et 1990, les maximums moyens atteints en après-midi ont gagné 0,28°C à l’échelle planétaire, alors que les minimums de nuit, eux, se sont réchauffés trois fois plus rapidement (+ 0,84°C).
Cela s’explique par le fait qu’il y a de plus en plus de gaz à effet de serre (GES, principalement du CO2) dans l’atmosphère, et qu’il agit comme une sorte de couverture. C’est surtout pendant la nuit que cela fait une différence, parce qu’une fois le soleil couché, c’est l’énergie solaire accumulée par le sol pendant la journée qui est la principale source de chaleur. Elle est réémise sous forme d’infrarouge, qui sont justement ceux que les GES retiennent.
Les GES. Depuis des millions d’années, la concentration du principal GES dans l’atmosphère, le CO2, fluctue entre 180 et 280 parties par million (ppm). Or cette concentration a commencé à s’accroître avec la Révolution industrielle et dépasse désormais les 400 ppm. Alors qu’est-ce qui nous dit que c’est bien l’humain qui a produit tout ce gaz carbonique ?
Le carbone dans l’atmosphère est à 98,9 % ce qu’on appelle du «carbone-12» (ou 12C), en référence au nombre de particules qu’il y a dans son noyau atomique. Le reste est du «carbone-13» (ou 13C) et d’infimes traces de carbone-14 (14C). Dans ce dernier cas, il s’agit d’atomes instables qui se forment dans la très haute atmosphère sous l’effet du rayonnement cosmique.
Quand on brûle du pétrole, du gaz naturel ou du charbon, le CO2 qui est émis contient du carbone-12 et du carbone-13, mais pas dans les mêmes proportions. Il est légèrement appauvri en 13C parce que les combustibles fossiles proviennent de plantes et que celles-ci ne l’absorbent pas bien — à cause de cela, la matière vivante est enrichie en carbone-12. Et le CO2 qui vient du pétrole/gaz/charbon ne contient absolument pas de carbone-14 parce que celui-ci, instable, disparaît complètement en moins de 100 000 ans, alors que la plupart des réserves d’hydrocarbures datent de plusieurs centaines de millions d’années.
La preuve que le carbone supplémentaire qui se retrouve maintenant dans l’atmosphère est en grande partie d’origine humaine, c’est que les concentrations de 13C et de 14C décroissent partout dans le monde et ce, depuis plusieurs décennies.
Enfin, mentionnons par ailleurs que le rythme auquel se produisent les changements climatiques est un autre signe qu’il n’est «pas naturel». Quand la Terre sort d’une ère glaciaire, elle gagne de 4 à 7°C très graduellement, sur environ 5000 ans. Le réchauffement actuel est entre 10 et 20 fois plus rapide — le tout alors que nous sommes pourtant sortis de la dernière glaciation depuis des milliers d’années.
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Verdict
Complètement faux. Ce n’est pas pour rien que l’origine humaine des changements climatiques fait l’unanimité, à toutes fins utiles, chez les scientifiques. C’est parce que bien des indices probants le démontrent.
Sources
- Thomas R. Karl et al., «Asymmatric Trends of Daily Maximum and Minimum Temperature», Bulletin of the American Meteorological Society, 1993, goo.gl/nZHThc
- Holli Riebeek, «How is Today’s Warming Different From the Past ?», Global Warming, NASA, 2010, goo.gl/c3nBTZ
- Earth System Research Lab, The Cooperative Global Air Sampling Network Newslettre (issue 6), 2011, goo.gl/cz8LDL