Qualifiant l’élue de «nouvelle étoile de la politique» et ajoutant que les résultats allaient au-delà des espérances du parti, le chef François Legault a d’ailleurs lancé d’entrée de jeu que Geneviève Guilbault était celle qui avait fait tomber une forteresse libérale.
«Les électeurs de Louis-Hébert ont envoyé un message cinglant à Philippe Couillard et à tout le Québec. Imaginez, s’il est possible de prendre Louis-Hébert, il est possible de prendre à peu près tous les comtés», a déclaré le leader du deuxième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.
«Il y a un vent de changement qui souffle partout au Québec et le message est clair : les Québécois sont tannés d’un gouvernement usé qui est là depuis bientôt quinze ans», a poursuivi le chef, rappelant la prochaine élection générale à venir dans un an.
«Cette majorité est au-delà de nos espérances. Les gens de Québec ont envoyé un message au reste du Québec en transformant une majorité de 8600 voix des libéraux en majorité de plus de 7000 voix pour la CAQ. Je pense que les gens de Louis-Hébert se sont reconnus en Geneviève», a-t-il ajouté.
Modernité et intégrité
L’ex-porte-parole du bureau du coroner a en effet recueilli plus de 50 % des suffrages et a été déclarée gagnante vers 21h20 alors que ses partisans étaient en liesse et criaient son prénom au club de golf de Cap-Rouge.
Elle devient seulement la troisième députée d’une autre formation que le Parti libéral du Québec à siéger dans Louis-Hébert, une circonscription qui a été du côté des «rouges» durant 36 des 51 dernières années.
Enceinte de 27 semaines, la nouvelle députée était rayonnante après sa victoire. «Aujourd’hui, nous sommes en 2017, tout est possible pour les femmes. Je m’engage à défendre nos valeurs communes, à défendre nos intérêts communs et je m’engage à vous représenter dignement dans la plus grande intégrité», a-t-elle affirmé dans son discours.
En point de presse par la suite, elle a affirmé avoir reçu un accueil très positif tout le long de la campagne électorale, ajoutant qu’elle avait toujours été confiante de l’emporter. «C’est un message de changement, de modernité et d’intégrité», a-t-elle déclaré, ajoutant que la congestion routière était l’un des premiers dossiers sur lesquels elle allait se pencher.
Dès le début de la soirée, la salle de réception du club de golf était bien remplie de militants caquistes qui semblaient eux aussi fort confiants de voir leur candidate l’emporter. Les premiers résultats, quoique fragmentaires, donnaient déjà à Mme Guilbault près de trois fois plus de votes que ses plus proches adversaires. Chaque nouvelle ronde de résultats soulevait les cris et les applaudissements et voyait la caquiste maintenir son avance, et même creuser l’écart.
Près de 52 % des électeurs de Louis-Hébert se sont rendus aux urnes pour cette élection partielle. Le scrutin marque la fin d’une campagne électorale rocambolesque où tant la CAQ que le Parti libéral ont dû choisir un nouveau candidat à quelques jours de la date limite des mises en candidature. Le premier candidat caquiste, Normand Sauvageau, et le libéral, Éric Tétreault, ont quitté la course après que des allégations de harcèlement au travail aient été rendues publiques.
François Legault s’est d’ailleurs félicité d’avoir réagi rapidement concernant son premier candidat. «Quand on a vu qu’il y avait un problème avec un candidat, on a pris position rapidement. Le vent de changement soufflait déjà en notre faveur, mais il a soufflé plus fort encore avec l’arrivée de Geneviève.»