La CAQ écrase le PLQ dans Louis-Hébert

Geneviève Guilbault célèbre sa victoire dans Louis-Hébert avec son chef François Legault.

C'est un rêve stratégique qui se réalise pour la Coalition avenir Québec: elle a facilement délogé les libéraux de la circonscription de Louis-Hébert, ce qui augure bien pour la marque caquiste aux élections générales d'octobre 2018, selon elle.


La CAQ a écrasé le PLQ lundi. La candidate de la Coalition avenir Québec, Geneviève Guilbault, l'a emporté avec 51% des voix. La représentante du Parti libéral du Québec, Ihssane El Ghernati, n'a pu faire mieux que 18,71%. C'est une sérieuse gifle pour les libéraux de Philippe Couillard.

La CAQ a fait tomber une forteresse libérale, s'est félicité son chef François Legault. Il voit en Mme Guilbault une nouvelle étoile de la politique québécoise.

Un désir de changement souffle sur le Québec, a soutenu M. Legault. «Les gens de Québec envoient un message à tous les Québécois. Tout est possible», a-t-il lancé en faisant allusion aux prochaines générales.

Le chef libéral, Philippe Couillard, cachait mal sa déception. «Il y aura d'autres soirs de victoire», a-t-il fait valoir.

Cette partielle passée, M. Couillard pourrait concrétiser plus tôt que tard le remaniement ministériel auquel il songe de manière à redresser la barre, selon certaines informations.

Les gens de Québec envoient un message à tous les Québécois. Tout est possible



LES RÉSULTATS

COALITION AVENIR QUÉBEC 51 %  

PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC 18,71 %

PARTI QUÉBÉCOIS 16,26 %

QUÉBEC SOLIDAIRE 5 %

Le PQ en recul

Au Parti québécois, malgré les cafouillages survenus au PLQ et à la CAQ - qui ont tous deux remplacé leurs candidats de départ - on n'avait pas placé la barre très haut. On espérait tout au plus que le candidat Normand Beauregard fasse mieux - en pourcentage, s'entend - que son prédécesseur aux dernières générales. C'est ce que surveillait le chef Jean-François Lisée.

En 2014, le Parti québécois avait recueilli 18,37%. Or, cette fois, son candidat a recueilli 16,26% des votes. Une déception pour les péquistes.

À défaut de l'emporter dans Louis-Hébert, le Parti québécois espérait secrètement la victoire des libéraux. Il n'a aucun intérêt à voir la Coalition avenir Québec apparaître comme le «gouvernement en attente».

Le taux de participation lors de cette partielle a dépassé la barre des 53%, ce qui est plutôt bon pour ce type de scrutin.

Plus qu'une partielle

Pour la CAQ et pour les autres, cette épreuve dépassait celle d'une simple partielle. Cette victoire permettra à la CAQ de recruter plus facilement des candidats pour les élections générales. Elle amplifiera les inquiétudes au sein du caucus libéral de la région de la capitale.

Les partielles ont souvent leur logique propre, cela étant. Elles n'offrent pas de boules de cristal. Au début des années 2000, pour ne prendre qu'un exemple parmi tant d'autres, l'Action démocratique du Québec de Mario Dumont avait engrangé une série de victoires lors de partielles sans que cela ne la propulse aux générales de 2003.

La répartition des sièges à l'Assemblée nationale est désormais la suivante: Le PLQ est représenté par 68 députés, le PQ par 28 et la CAQ par 21. Trois élus portent les couleurs de QS. Cinq autres députés siègent comme indépendants pour un total de 125.

Fait à noter : ce scrutin partiel était le 15e à se tenir depuis les élections d'avril 2014, un record.

Louis-Hébert était détenue par les libéraux depuis près de 15 ans. L'ex-ministre Sam Hamad avait battu ses adversaires lors des cinq scrutins précédents - en récoltant même près de la moitié des suffrages lors du dernier, en 2014. Le contraste est à l'avenant avec le scénario des dernières heures.