«C'est pas un bar ouvert», a averti le ministre en marge de sa visite mardi à l'école primaire des Jeunes-du-Monde, dans Limoilou, pour souhaiter une bonne rentrée aux élèves.
Le Québec a comme principe général d'offrir la gratuité scolaire à tous les jeunes de 5 à 18 ans. M. Proulx rappelle toutefois que «tout n'est pas gratuit» et que la Loi sur l'instruction publique permet aux écoles de demander des fournitures scolaires aux parents et de leur envoyer des factures pour différents services. «Là où il faut être prudent, c'est qu'il ne faut pas qu'il y ait d'abus.»
Le ministre indique que des travaux sont en cours au ministère de l'Éducation sur le principe de gratuité et sur ce qui doit être facturé ou pas aux parents. «Il y a des gens qui y travaillent. Je pense que cette année, on va bouger sur cette question-là», a soutenu M. Proulx.
Selon lui, tout le réseau scolaire devra aussi mettre l'épaule à la roue. «J'ai à réunir les gens, à travailler avec eux pour voir où est le fil conducteur qu'on va mettre de l'avant. C'est aux commissions scolaires et c'est aux écoles à s'assurer qu'on ne soit pas dans la situation où ça devienne déraisonnable et où ce sera un frein à l'apprentissage.»
Frais accessoires
Le gouvernement libéral vient d'abolir cette année les frais accessoires chargés aux patients dans le réseau de la santé. Des voix s'élèvent maintenant pour demander de faire la même chose en éducation. «Je ne fixe pas de frais accessoires, je ne fais pas de liste d'effets scolaires non plus, alors je veux bien prendre la responsabilité qui est la mienne, de dire à un moment donné la ligne, c'est ici, mais c'est là que s'arrête ma responsabilité.»
Corinne Payne, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec, applaudit la volonté du ministre de tracer une ligne de ce qui doit être fourni par l'école ou payé par les parents, afin d'assurer un traitement équitable à tous les élèves du Québec. «Je tiens à souligner son empressement à étudier cette question et ainsi assurer que la gratuité veuille dire la même chose partout sur le territoire. Il n'est pas normal que, selon le lieu de résidence, la gratuité scolaire ne soit pas la même», a-t-elle réagi par voie de communiqué.
Cette réflexion du ministre de l'Éducation sur la gratuité survient alors qu'un vaste recours collectif a été autorisé contre 68 commissions scolaires du Québec. Ce recours tentera de démontrer que les écoles ont dépassé les limites de la loi depuis plusieurs années en refilant trop de frais aux parents.
M. Proulx n'a pas souhaité commenter directement ce débat judiciaire.