À La Pocatière, Anouk Verviers a imaginé Poser le temps sur l'horizon lors d'une résidence dans la roulotte de Vrille art actuel, qui invite chaque année un artiste à créer sur l'anse bucolique où résidents et touristes se mélangent chaque jour. Elle a créé trois bulles, où les visiteurs peuvent arrêter le temps, les fesses posées sur des blocs de bois creusés au rabot ou sur une simple pierre, entourés de mur délicats constitués de fils blancs qui s'agitent au vent.
À notre passage la semaine dernière, les enfants avaient investi l'un des points d'observation en superposant des pierres, dans une célébration libre de cette coulée rocheuse vers l'horizon liquide. L'artiste y circulait en juillet, transportant un arsenal pour infuser et partager du thé à l'églantier, qui pouvait donner l'impression de goûter le paysage en plus de le contempler.
Réinventer la croix de chemin
En entrant à Rivière-Ouelle, un peu plus loin, on remarque la croix de chemin transformée par Émilie Rondeau dans le cadre d'un projet d'art public. Celle-ci était entreposée, en mauvais état, avant qu'on confie à l'artiste le soin de la réinventer. Elle a ajouté des branches en aluminium et une nuée d'oiseaux, «comme si la vie reprenait là-dedans», note-t-elle. La croix est devenue sculpture, dont on a envie de faire le tour, et une petite place publique a pris forme, à deux pas de la crèmerie.
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L'artiste nous amène jusqu'à la Pointe-aux-Orignaux, une percée sur le fleuve utilisée par les pêcheurs d'anguilles, mais qui n'attend que d'être aménagée pour devenir un petit havre de paix, semblable à l'Anse de La Pocatière. Elle y a posé l'installation Moduler le paysage, constituée d'un quai à escalader, d'une table où s'élève le relief des montagnes environnantes et une image d'archives de pêche à l'anguille et une petite cabane. Celle-ci agit comme un kaléidoscope, découpant, réfléchissant et teintant la vue sur le fleuve et sur les fascines installées par les pêcheurs.
«Je voulais investir ce paysage-là, si grand, l'habiter, en quelque sorte. Puis changer notre expérience du paysage, en le voyant à travers ma fenêtre rectangulaire, les pellicules colorées, les reflets», explique l'artiste. Des expériences présentes avec l'air, l'eau et le soleil, mais accentuées, concentrées, dans une cabane de pêche construite avec des matériaux des entreprises du coin, comme du bois brûlé d'Espace-Bois, des panneaux imprimé chez Graphie (un sous-traitant de Bombardier) et une structure d'acier d'Acier Léger experts. C'est Arbol cuisine, la compagnie de son conjoint, qui a signé l'assemblage.
Poser le temps sur l'horizon d'Anouk Verviers est présenté à La Pocatière, au bord du fleuve, jusqu'au 5 septembre. Moduler le paysage d'Émilie Rondeau est présenté jusqu'au 1er octobre à Pointe-aux-Orignaux, à Rivière-Ouelle.