Anacolor: un travail citoyen à souligner

Concernant l'usine Anacolor, l'auteur souhaite souligner le succès du travail d'intéressement mené par les membres du Regroupement citoyens pour la qualité de l'air à Cap-Rouge (RCQACR), grâce à qui «les rejets polluants et odorants sont désormais considérés par les autorités sanitaires, politiques et judiciaires».

Le 12 juillet 2016, la Direction de santé publique (DSP) tenait une rencontre d'information pour les citoyens de Cap-Rouge exposés aux émanations polluantes de l'usine Anacolor. Elle le mentionnait sans ambages: la situation est préoccupante et doit être réglée. La complexité du dossier n'aura échappé à personne, les articles et éditoriaux publiés au cours de la dernière année ayant mis en évidence les rebondissements principalement politiques de cette saga.


À titre de chercheure intéressée par l'exercice des capacités citoyennes de co-production de savoirs et de participation aux conversations sociopolitiques, je voudrais souligner le succès du travail d'intéressement mené par les membres du Regroupement citoyens pour la qualité de l'air à Cap-Rouge (RCQACR). Les rejets polluants et odorants sont désormais considérés par les autorités sanitaires, politiques et judiciaires. Le RCQACR a travaillé sans relâche: entre autres, il a organisé une rencontre d'information (février 2017), participé à une marche dans Cap-Rouge, constitué une pétition (signée par 1500 personnes) et déposé une demande d'injonction ainsi qu'une demande pour autorisation d'exercer une action collective contre Anacolor. 

La gestion des controverses environnementales est toujours exigeante pour les groupes d'acteurs concernés (non seulement pour les citoyens mais aussi pour les élus, les autorités sanitaires et les dirigeants des entreprises). Cela dit, les efforts investis par les citoyens profitent à tous et à toutes. En effet, la qualité de l'air est un aspect majeur du bien être des populations. 

Chantal Pouliot, Québec