Par le passé, le FEQ avait régulièrement fait faire des affiches originales, or peu à peu, cette tradition s'était éclipsée au profit de posters misant essentiellement sur les noms des musiciens au programme.
«L'idée de faire quelque chose pour le 50e, de revenir à une affiche entièrement artistique qui n'était pas connectée très, très nettement avec le contenu, avec l'événement, ça trottait depuis un moment, indique le directeur de la programmation, Louis Bellavance. On a choisi d'avoir un peu d'audace là-dessus. Au départ on avait donné à Fred certains éléments [...] et au final, on lui a dit "vas-y, tu connais nos attentes, fais quelque chose qui te ressemble".»
Après avoir jonglé pendant six mois avec une foule d'idées, que ce soit en associant ses dessins étroitement aux grandes scènes ou en développant des personnages qui auraient pu devenir des mascottes, Jourdain a réalisé deux affiches. Une où l'on voit un guitariste de profil avec, subtilement en ombre chinoise, le décor de la ville, et une autre où trois musiciens, dont la leader qui peut évoquer St. Vincent, se produisent sur des têtes de statues géantes, sorte de vestiges du passé.
«C'est une espèce d'idée un peu psychédélique, mais que je trouve intéressante par rapport au côté historique, patrimonial de la ville, du festival, explique Jourdain. C'est imaginatif, abstrait, parce que je ne voulais pas illustrer tel quel le lieu, la foule, les scènes, je trouvais intéressant d'arriver avec quelque chose d'unique, d'original.»
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Illustrateur connu
À titre d'illustrateur, Fred Jourdain s'est fait un nom avec sa série de portraits d'artistes, les étiquettes de bière qu'il a signées pour la microbrasserie Le Trou du diable ou encore avec l'adaptation bd du Dragon bleu, de Robert Lepage et Marie Michaud. Il souhaitait oeuvrer avec le Festival d'été comme d'autres illustrateurs le font pour le Festival de jazz ou ailleurs, à l'étranger. Une première collaboration a eu lieu l'an dernier, lorsqu'il a mis sa griffe sur une basse offerte à Flea, des Red Hot Chili Peppers.
«Le contrat le plus intéressant que je pouvais espérer avoir à Québec, c'était le Festival d'été. Il y a deux ans, j'ai tendu une perche pour ça, je voyais qu'il y avait un potentiel. C'est exactement le genre de truc que je veux faire. J'en ferais chaque année!»
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Il est encore trop tôt pour savoir si le Festival d'été fera une association à long terme avec Jourdain, question de suivre cette tendance où certains artistes ou événements commandent des oeuvres originales qui sont ensuite commercialisées. Or il est clair qu'on veut que cette nouvelle facette visuelle du FEQ voyage, en participant à des concours à l'étranger ou en se retrouvant dans les maisons des festivaliers.
Mille unités de chaque affiche seront en vente durant le FEQ en format 18 par 24 pouces, dans des tubes assurant leur protection. Jourdain en vendra dans un choix de plusieurs formats à sa boutique Les Trafiquants d'art, au 975-A, 3e Avenue, à Limoilou.