Christian Paquet, libraire chez Pantoute, rue Saint-Joseph à Québec, se souvient de la frénésie suscitée par la sortie d'un nouveau tome de la série. «Les libraires créaient de réels événements. C'était une fête. Il y avait des déguisements, on pouvait prendre des potions, c'était un succès», se souvient-il. La succursale de la librairie sur la rue Saint-Jean avait organisé un tel événement lorsque la plus récente pièce de théâtre, qui reprend la vie des célèbres sorciers, est apparue sur les rayons. «On en a vendu dès qu'il est sorti en anglais et encore plus en français.»
Plus les années passaient, plus l'engouement pour la parution du prochain roman prenait de l'ampleur, se rappelle M. Paquet. «Quand les films sont sortis, il y a eu un effet boule de neige», ajoute-t-il.
M. Paquet, qui travaillait autrefois chez un disquaire qui vendait aussi des exemplaires de la saga, n'oublie pas à quel point la sortie d'un nouveau tome attirait son lot de passionnés. Vingt ans plus tard, des exemplaires sont encore bien en vue dans les rayons de la librairie, preuve, dit-il, que certains déboursent encore aujourd'hui quelques dollars pour se procurer l'un des septs volumes.
Une secousse
Pour celui qui admet être tombé rapidement dans l'univers de J. K. Rowling, les livres Harry Potter ont littéralement créé une secousse dans l'univers de la littérature jeunesse. M. Paquet ne se rappelle pas d'une saga qui ait eu autant d'impact que celle-ci. «Ça a ouvert la porte à plusieurs autres séries», dont Hunger Games ou Amos Daragon. Le libraire raconte que plusieurs auteurs associés aux romans pour adultes ont tenté leur chance en littérature jeunesse après avoir vu l'engouement d'un jeune public pour la littérature. «Il y a toute une série d'auteurs qui doivent une fière chandelle à J. K. Rowling.»
«Je ne me souviens pas qu'il y ait déjà eu autant de choix, autant de thématiques en littérature jeunesse avant que Harry Potter sorte», ajoute M. Paquet, partageant qu'alors qu'il était sur les bancs d'école primaire et secondaire, on lui faisait lire des auteurs classiques comme Agatha Christie et Jules Verne.
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Le quidditch, un sport «réel»
Qui a dit que le quidditch, ce sport auquel Harry Potter, enfourchant son balai volant, essaie d'attraper le vif d'or, ne pouvait être pratiqué dans la «vraie» vie?
À la Fédération québécoise de quidditch, on veut attirer les «geeks» comme les sportifs aguerris, les jeunes comme les moins jeunes.
«C'est un sport très physique, très demandant. C'est une façon différente de bouger», explique la présidente de la Fédération, Emmanuelle Rheault, qui compare le quidditch à un «heureux mélange de rugby, de flag football et de ballon chasseur».
Si le sport n'a pas «aussi bien été accueilli» à Québec, dans la métropole, au moins sept équipes se sont formées sur les campus collégiaux et universitaires. «C'est parti d'une fiction pour devenir un vrai sport. J'ai une passion pour Harry Potter qui est différente que celle que j'ai pour le quidditch», précise-t-elle. Les amateurs tentent de séparer l'univers fantastique de la saga du sport, qu'ils considèrent «bien réel».
Aux États-Unis, où le sport gagne en popularité, la Major League Quidditch comprend une quinzaine d'équipes.