«Notre espoir, et les informations préliminaires qui sont toujours susceptibles d'être affinées nous disent que cette courbe ascendante de la déforestation commence à s'inverser», a déclaré le ministre brésilien de l'Environnement, José Sarney Filho, au cours d'une conférence de presse à Brasilia.
Le ministre avait déclaré la veille à Oslo que «seul Dieu» pouvait garantir la diminution de la déforestation de l'Amazonie, même si le gouvernement brésilien menait à bien «toutes les actions» possibles.
La Norvège, qui doit sa prospérité à la production d'hydrocarbures, est le principal contributeur au fonds de préservation de la forêt amazonienne mis en place en 2008 par le Brésil pour lutter contre la déforestation, facteur du réchauffement climatique.
Le pays scandinave a prévenu vendredi que, la déforestation accélérant, ses paiements au Brésil seraient divisés par deux - au moins - en 2017 par rapport aux 850 millions de couronnes (133,4 millions $CAN) versés en 2016. Et qu'ils pourraient même tomber à zéro à l'avenir.
Les versements annuels de la Norvège fluctuent en fonction du rythme de déforestation, comparé à la moyenne observée sur la décennie précédente selon une méthode décidée par les autorités brésiliennes.
Le cinquième de la Suisse
Après de nets progrès, la déforestation au Brésil s'est fortement accentuée ces deux dernières années, accélérant de 29 % l'an dernier (chiffres préliminaires) après 24 % en 2015, selon des données satellites officielles. En 2016, près de 8000 km2 de forêts - l'équivalent d'un cinquième du territoire suisse - ont été perdus sous la pression notamment de l'élevage et de l'agriculture.
Selon M. Sarney Filho, l'augmentation «significative» de la déforestation de l'Amazonie s'est concentrée sur les deux dernières années du gouvernement déchu de Dilma Rousseff en raison d'une baisse de budget.
Il a ajouté que le gouvernement conservateur actuel avait augmenté le budget et le contrôle de la déforestation, et qu'il espérait présenter des chiffres plus positifs dans le rapport officiel du mois de novembre.
Le président brésilien Michel Temer a opposé son veto à des mesures qui auraient réduit de près de 600 000 hectares des zones de protection de la forêt amazonienne pour faire place à des activités minières et agricoles ainsi qu'à la construction d'une voie de chemin de fer.