Vertical influences: plaisir sur patins

On embarque rapidement dans l'univers contemporain de Vertical influences, où la glisse des patins, plutôt que les exploits ou les costumes extravagants, reprend toute son importance.

CRITIQUE / La compagnie montréalaise Le patin libre a mis le feu à la glace (et dans les gradins!) samedi lors de sa première prestation à Québec. Quelle bonne idée d'avoir programmé ce spectacle de patin au coeur d'une saison de danse! Plaisir assuré.


Le patin libre transporte ses spectacles dans les arénas et les patinoires extérieures depuis plus de 10 ans déjà. Mais c'est avec Vertical influences, qu'on a pu voir samedi, que la troupe a véritablement fait sa place un peu partout en Europe et au Québec. 

Vertical influences se divise en deux temps. La première partie explore le rapport entre le groupe et les individus en s'inspirant des danses de rue. En peloton, les cinq patineurs (quatre hommes et une femme) se déplacent rapidement, leurs lames fendant la glace. On sent la force du groupe. Puis, ils se détachent tour à tour et nous laissent découvrir leur individualité: du patineur de formation classique à l'autodidacte. Chacun apporte sa touche personnelle, son talent spécifique, pour créer un groupe solide, dans lequel la chimie entre les êtres est indéniable.



Le fondateur de la troupe, Alexandre Hamel, rêvait de proposer un spectacle de patin loin des conventions habituellement imposées par la discipline. Vrai qu'on est loin des Disney on Ice et autres spectacles du genre. 

On embarque rapidement dans cet univers contemporain, où la glisse, plutôt que les exploits ou les costumes extravagants, reprend toute son importance. Le bruit provoqué par les lames des patins sur la glace est mis en évidence. Autant que celui des patins qui fracassent la surface et donne le rythme à quelques bouts de chorégraphies. On a bien aimé les nombreux déplacements, souvent à grande vitesse d'un bout à l'autre de la patinoire, qui mettaient le mouvement en exergue. Les éclairages, composés principalement de projecteurs installés sur la glace, ont été bien pensés pour créer une ambiance chaleureuse, ce qui n'est pas nécessairement évident dans un aréna. 

Idées réfléchies

En deuxième partie, les spectateurs se sont rassemblés sur la glace et pouvaient ainsi vivre de près les chorégraphies. Parce que la troupe a beau s'appeler Le patin libre, tout dans ce spectacle est réfléchi. Pour mettre leurs idées en place, les patineurs, qui participent tous à la création, ont pu compter sur la dramaturge britannique Ruth Little, bien connue pour son travail avec le chorégraphe Akram Khan. La pièce a d'ailleurs reçu le prix Total Theatre Award au Festival d'Édimbourg de 2015. 

Le patin libre a le vent dans les voiles et après une tournée en France, au Canada et aux États-Unis, la troupe mettra le cap l'hiver prochain sur l'Australie et la Chine. Mais avant, il vous reste une chance de l'attraper dimanche soir, à 20h, à l'Aréna des Deux Glaces.