Le dodgeball en quête de crédibilité

Le Championnat provicial de Dodgeball a eu lieu samedi matin, au Collège François-de-Laval. En après-midi, un autre tournoi a eu lieu pour des joueurs de tous les calibres.

Simple loisir de fin de semaine, le dodgeball? Plus maintenant. Alors que ce sport dérivé du ballon-chasseur se démocratise à l'échelle canadienne, la Ligue de dodgeball de Québec espère taper dans l'oeil des meilleurs athlètes.


Tenus au Collège François-de-Laval, dans le Vieux-Québec, samedi, les championnats provinciaux de dodgeball se voulaient également un camp de sélection pour l'équipe du Québec qui se rendra à Halifax, en avril, se mesurer aux autres provinces canadiennes.  

Chaque partie oppose deux équipes de six joueurs ayant chacun une moitié du terrain comme territoire. Six ballons sont posés au milieu du terrain au début de la rencontre, puis les joueurs tentent de s'éliminer en atteignant un adversaire avec un ballon, sans que ce dernier réussisse à l'attraper. Pour le reste, les règles diffèrent un peu de ligue en ligue. 

«Dodgeball Canada existe depuis deux ans. Ils ont commencé à régir et unir les ligues ensemble, et à uniformiser les règles. Le dodgeball essaye d'être reconnu comme un sport à part entière à l'échelle du pays», explique le fondateur de la Ligue de Dodgeball de Québec (LDQ), Vincent Bédard. 

Son organisation aussi devient de plus en plus sérieuse. Créée modestement en 2011, la LDQ est depuis peu un organisme à but non lucratif et son fondateur s'y consacre désormais à temps plein. Les quelque 200 joueurs actuels dans la région de Québec sont appelés à augmenter. 

La journée de samedi représentait toutefois bien la réalité avec laquelle compose Vincent Bédard. Après le Championnat provincial, en matinée, un autre tournoi suivait en après-midi pour les joueurs de tous les calibres, simplement pour le plaisir. L'idée est de former des joueurs de pointe, sans délaisser le côté récréatif. 

Une ligue régionale «compétitive» de six équipes a été créée. Selon Bédard, on en compte une seule autre du genre au Québec, à l'Université Concordia. 

«Le dodgeball, à la base, tu peux être dans n'importe quelle condition physique, le but c'est juste de s'amuser. Notre défi, c'est que beaucoup de nos joueurs actuels n'ont pas d'intérêt à jouer plus sérieusement. La ligue compétitive, ça fait un peu peur au monde.»

Présence internationale

Le Québec a envoyé des formations masculines et féminines aux championnats nationaux pour la première fois, l'an dernier. Les équipes se sont classées dernières et avant-dernières. C'est que le bassin de joueurs est beaucoup plus grand dans l'Ouest canadien et en Ontario. «Juste à Toronto, il y a des milliers de joueurs», explique Hubert Gaudreau, membre d'Équipe Québec en 2016. La Ville Reine est d'ailleurs l'hôte des Mondiaux, plus tard cette année, où l'équipe canadienne est championne en titre.  

«Dans la ligue compétitive, à Québec, on a un ancien Olympien en taekwondo et plusieurs anciens joueurs de basket. Mais c'est sûr qu'on essaye de se faire connaître davantage des bons athlètes. Nos joueurs compétitifs s'améliorent plus lentement que les autres provinces, parce qu'on manque de bons joueurs contre qui jouer», poursuit Hubert Gaudreau.

«On a un programme de développement du sport et des joueurs qui va nous amener à grossir le bassin compétitif», assure pour sa part Vincent Bédard.