En 2005, le patineur Alexandre Hamel peine à trouver sa place dans son domaine. Les contrats qui s'offrent aux athlètes de son calibre, comme ceux pour Disney on Ice ou pour des spectacles sur les bateaux de croisières, ne lui sourient pas. Il veut donner un coup de jeunesse au patinage artistique, lui donner une touche plus contemporaine. Il fonde Le patin libre, qui fait fi des conventions et laisse toute la place à la création sur glace.
D'autres patineurs sont dans la même situation. Pascale Jodoin patine depuis son enfance et a même été inscrite à un programme sports-études dans cette discipline. Seul hic? La compétition la laisse de glace. «Je n'aimais pas l'esprit qui y régnait, ça m'intimidait», explique-t-elle. Ne voyant pas de débouchés, elle accroche ses patins et part une compagnie de création de bijoux. Quand elle entend parler de Patin libre, elle fait part à Alexandre de son intérêt envers son projet. Il l'engage après une petite mise à niveau de son patinage. Car les chorégraphies, bien qu'actuelles, exigent des prouesses des patineurs.
Débuts difficiles
Aujourd'hui, ils sont cinq artistes, à la fois interprètes et chorégraphes, à se promener aux États-Unis, en Europe et au Québec de six à huit mois par année pour partager leur passion pour le patinage contemporain. Lors de l'entrevue avec Pascale Jodoin - la seule fille de la troupe - la semaine dernière, Le patin libre était en résidence à Martha's Vineyard aux États-Unis pour travailler sur sa prochaine création qui devrait voir le jour en 2018.
Les choses vont rondement désormais pour la troupe après des débuts assez difficiles. Le patin libre arrivait avec une proposition complètement nouvelle chez les diffuseurs. Qui plus est, leur terrain de jeu était un aréna et non une salle de spectacle. Juste trouver un lieu pour se pratiquer a été ardu, raconte Pascale Jodoin, les glaces étant réservées principalement au hockey et au patinage en famille. La troupe s'est donc exilée en Europe, qui a tout de suite été charmée par la proposition originale de Patin libre. Les journaux The Guardian et Le Figaro, ainsi que la chaîne BBC News, ont acclamé les prestations de la troupe. Londres a été particulièrement accueillante et c'est à cet endroit que Vertical influences, qu'on pourra voir à Québec, a été créée en 2014.
Le public dans l'aire de jeu
En première partie, la pièce raconte l'influence des individus entre eux, du groupe sur l'individu et vice versa. Après l'entracte, les spectateurs sont appelés à s'installer dans une galerie de sièges placés dans l'axe vertical de la patinoire. Cette proximité leur permet de sentir le vent provoqué par le déplacement des patineurs et d'entendre le bruit des coups de glisse des patins. «On amène le public dans notre aire de jeu», précise Pascale. Les artistes y gagnent aussi puisqu'ils voient de plus près les réactions du public.
Après le spectacle, présenté par La Rotonde et le Grand théâtre, tout le monde est convié le samedi soir à une fête dansante sur patins où l'éclairage tamisé et la musique - un mix d'électronique, de funk, de jazz et de blues - créent l'ambiance. Une occasion de «se laisser aller sur la glace, de se donner le droit de patiner en toute liberté», précise Pascale. L'équipe de Patin libre enseignera quelques mouvements de base aux intéressés. Alors, n'oubliez pas d'apporter vos patins!
Vous voulez y aller?
• Quoi: Vertical Influences
• Qui: Le patin libre
• Quand: les 4 et 5 mars, 20h
• Où: Aréna des Deux glaces de Val-Bélair
• Billets: 35 $, 42 $
• Infos: billetech.com