Voilà une trentaine d'années qu'il mène des enquêtes et tente d'expliquer une partie de l'inexpliqué. Il est l'architecte des séries Dossiers mystère de Canal D, chroniqueur régulier à l'émission Dutrizac, l'après-midi, au 98,5 fm, et a publié quatre livres sous le titre L'enquêteur du paranormal, qui est aussi celui de l'émission présentée à Historia.
«Je les trouve audacieux de programmer une émission qui éveille le sens critique des spectateurs sur le paranormal alors qu'ils diffusent déjà quelques émissions qui essaient de nous faire croire aux fantômes et aux extra-terrestres», note M. Page.
S'il faisait partie de l'équipe de la célèbre série X-Files, Christian Page serait sûrement plus près de Dana Scully, qui s'appuie sur la science, que de Fox Mulder, qui veut croire. «Ceux qui se dédient au paranormal diabolisent souvent les milieux académiques, alors que, dans la réalité, plein de chercheurs s'intéressent à ces phénomènes. Mais ils n'arrivent pas nécessairement aux conclusions qu'attendent les gens», explique celui qui a fait ses études en communications et en journalisme.
«Le plus grand chasseur de fantômes arpente les corridors de l'École Polytechnique de Lausanne, en Suisse. C'est Olaf Blanke, le directeur du laboratoire des neurosciences, qui a réussi à créer des fantômes en laboratoire, c'est-à-dire, par différents stimuli, à tromper le GPS du cerveau», raconte-t-il.
Christian Page déplore que les groupes de sceptiques et les «paranormaleux» (son propre terme) disent vouloir démystifier, avec une approche scientifique, les phénomènes paranormaux. Il a donc confié la quincaillerie des chasseurs de fantôme - dont il existerait plus de 200 (!) groupes au Québec - à un physicien de l'Université McGill, qui ne lui a trouvé aucune utilité, et a convoqué des médiums dans une fausse maison hantée sur laquelle il avait saupoudré de fausses infos sur Internet. Il laissera le soin aux téléspectateurs de tirer leurs propres conclusions.
S'il ne peut souffrir les arnaqueurs, l'enquêteur croit que les croyances et les expériences liées aux visiteurs de l'espace ou de l'au-delà font partie intégrante de la culture humaine, et qu'il faut donc s'y intéresser... mais objectivement.
Il reviendra donc notamment sur une enquête de la GRC qui portait sur d'étranges lumières apparues pendant trois heures au-dessus de la Place Bonaventure, à Montréal, sur les spectres qui hanteraient le vieux palais de justice de L'Assomption et sur la combustion humaine spontanée. «On aurait pu aller chasser le fantôme dans des châteaux en Angleterre, mais je crois que le téléspectateur se serait senti moins concerné», souligne M. Page.
L'enquêteur du paranormal est diffusé à Historia les lundis à 21h, à coup de deux épisodes, jusqu'au 19 décembre.