La Croix Verte a été fondée en septembre 2014 par Shantal Arroyo, chanteuse des groupes alternatifs Overbass et Collectivo, et son conjoint Mike Sandev.
Mme Arroyo est aussi connue pour avoir autrefois dirigé le Centre Compassion de Québec, qui a fermé ses portes en 2010 à la suite d'une série de raids policiers touchant tous les centres compassion du Québec. La majorité des personnes arrêtées lors de ces opérations s'en sont toutefois tirées avec des absolutions conditionnelles à un don de charité.
À l'abri de la police
Contrairement au dispensaire Weeds Herbes et Curiosités ouvert en juin à Québec par l'homme d'affaires de Colombie-Britannique Don Briere et qui a fait l'objet d'une perquisition deux mois plus tard, La Croix Verte se targue de n'avoir jamais été visée par la police.
«On ne te demande pas : "quel weed tu veux?" quand tu entres ici.» Il y a un encadrement médical et des services. Nous offrons le cannabis en huile, sels de bain, thé, suppositoires et plusieurs autres produits, car le fumer, c'est ce qui a le moins d'effet quand on veut atténuer le mal», explique Dominique Vallières, porte-parole de La Croix Verte.
«C'est d'abord une clinique de soins avec des infirmières, tout est verrouillé et quand tu entres, tu ne vois pas des produits partout. Pour acheter, on demande une prescription ou un dossier médical complet. Les infirmières s'assoient avec le patient et regardent son historique médical. Et comme les infirmières sont habituées de faire affaire avec des médecins, elles les connaissent et n'hésitent pas à les appeler pour vérifier», poursuit-il, ajoutant que la clinique ne vend pas aux mineurs.
Toutes ces mesures de précaution auraient contribué à tenir les policiers loin de La Croix Verte. «Il y a une certaine tolérance qui s'est installée. Nous n'avons jamais eu de problème avec la police», assure M. Vallières, qui estime que la clinique bénéficie aussi d'une zone grise dans la loi.
«Le cadre légal entourant la marijuana est en train de bouger. Le gouvernement fédéral a fait depuis la fin août un appel aux parties intéressées dans le dossier de la légalisation de la marijuana. Et tout ça aura un impact sur l'aspect médical également. Ensuite, ce sera dans la cour des provinces et il y aura aussi un comité parlementaire à Ottawa», conclut-il.