Danse de nuit, qui occupera la salle Multi de Méduse du 26 au 28 octobre, est une série de tableaux que Karine Ledoyen appelle «vignettes». «Ce n'est pas un seul souffle», précise celle qui nous a offert Danse de garçons et Trois paysages en 2013. En tant que spectateur, on s'imagine devant un édifice à plusieurs fenêtres. On se fait voyeur en allant voir ce qui se passe dans tel appartement ou dans l'autre. «Je pense que, la nuit, les choses se transforment par rapport à ce qu'on voit en plein jour», avance Karine Ledoyen. On ne voit pas nécessairement le début ou la fin d'une situation. «Le voyeurisme est très présent dans le spectacle», admet-elle.
Le spectateur joue un rôle dans Danse de nuit. Il décide de ce qu'il veut regarder. Il est sollicité par ce qui lui est proposé, mais aussi parce que Karine Ledoyen, qui joue le rôle de la chorégraphe sur scène, l'interpelle directement. «Je brasse un peu le spectateur. Il n'est pas passif», précise-t-elle.
La nuit appelle aussi l'intimité et Karine Ledoyen a voulu faire entrer le spectateur dans celle des interprètes : les deux danseurs Odile-Amélie Peters et Fabien Piché, le musicien Patrick Saint-Denis - l'inventeur de la machine à vent interactive de la pièce Trois paysages - et elle-même.
Multidisciplinaire
Pour Danse de nuit, on peut parler d'un spectacle multidisciplinaire qui allie à la fois la danse, la performance et le théâtre. «Le mouvement reste ma motivation première, affirme Karine Ledoyen. Mais parfois, pour dire quelque chose, j'utilise plusieurs outils.»
Les mouvements des interprètes créent des sons en direct grâce à des capteurs installés sur eux. On peut même entendre leurs battements de coeur. «C'est l'affaire la plus intime qu'on peut offrir, croit Karine Ledoyen. Ça ne trompe pas.» Et à travers le coeur vient évidemment le sujet du couple, du rapport amoureux.
La chorégraphe aime également garder ses danseurs sur le qui-vive en jouant notamment avec la scénographie. Ils sont alors obligés de modifier leur parcours. Tel un funambule sur son fil, ils doivent garder l'équilibre.
L'heure des bilans
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La compagnie de Karine Ledoyen Danse K par K a soufflé ses 10 bougies l'an dernier. Dans son répertoire : six créations, en plus de plusieurs spectacles concepts présentés sur les quais ou dans les musées. Il ne serait d'ailleurs pas surprenant de revoir cet été le spectacle Osez! sur les quais de Québec après six ans d'absence. Le concept en plein air avait vu naissance en 2002 à Saint-Jean-Port-Joli, avant d'égayer le Vieux-Port de Québec pendant neuf ans. Osez! a même traversé l'océan pour être présenté en Belgique et au Pays de Galles.
Mais à l'heure des bilans, la chorégraphe en est venue à un constat. Elle manquait de temps pour faire de la recherche pour ses créations. Ce qui explique qu'elle soit en train de faire une maîtrise à l'Université Laval, dont le sujet - qui reste encore à préciser - traite évidemment de danse contemporaine et de sa place dans les spectacles. «La danse est un art perméable, indique Karine Ledoyen. On peut intégrer les arts visuels, le théâtre, toutes les sortes de danse...» Mais l'important pour elle est de ne pas perdre de vue ce qui la fait vibrer : une danse qui vient la chercher aux tripes et le désir d'aller au bout d'elle-même.
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• Quoi: Danse de nuit
• Qui: Danse K par K
• Quand: du 26 au 28 octobre, 20h
• Où: Salle Multi de Méduse
• Billets: 36 $
• Info: billetech.com