Comme pour la lecture, l'initiation aux mathématiques peut commencer bien avant l'école. «On peut compter sur nos doigts ou chanter des comptines qui contiennent des nombres», suggère Mélissa Bélanger, orthopédagogue à la clinique d'apprentissage À petits pas de géant, de Québec.
Il est important pour les parents de rester dans le concret de la vie quotidienne. Par exemple, demander à l'enfant de mettre cinq cuillères de farine dans le bol, d'enlever trois jouets du bain ou de compter le nombre de voitures que l'on croise sur la route.
L'apprentissage des mathématiques se prépare alors que l'enfant développe les notions d'espace, les régularités, les formes, les grandeurs et les classements, fait valoir sa collègue Joëlle Duchesne.
Lorsqu'ils sont d'âge primaire, les enfants peuvent manipuler de petits objets, comme des macaronis, des billes, des vis ou des jetons. Ils pourront ainsi faire des groupements (des groupes de 10 pour apprendre les dizaines), ou des suites. Par exemple, trois billes rouges, suivies de deux billes bleues, suivies de trois billes rouges, etc.
«La manipulation de petits objets, ça complète ce qui est vu à l'école. Les enfants apprennent beaucoup mieux en manipulant du matériel concret qu'en écrivant des chiffres sur une feuille», explique Mme Bélanger.
Pour l'ergothérapeute et auteure Josiane Caron Santha, les mathématiques sont la matière «qui colle le plus au quotidien».
Par exemple, on peut parler des fractions en séparant un gâteau en huit morceaux, et en demandant à l'enfant s'il préfère avoir un quart de gâteau ou un huitième.
Lorsque vient le temps de négocier des privilèges, on peut également demander au jeune s'il préfère 150 minutes d'accès à son jeu vidéo préféré sur trois jours, ou 40 minutes par jour, durant trois jours.
«À un moment donné, on voulait acheter une cage pour chien sur le Web, alors avec mon enfant, on a pris toutes les mesures pour voir si elle allait entrer dans l'espace prévu», raconte également Mme Santha.
Bien sûr, compter l'argent qu'il possède est également très motivant pour un enfant. Il doit séparer les pièces de monnaie et les billets de sa banque, faire des groupes, puis des additions.
«Quand il va chercher des bonbons au dépanneur, c'est bon qu'il comprenne combien d'argent il doit donner à la caissière, et combien il doit en attendre en retour», soutient Mme Bélanger. Et lorsqu'il est un peu plus âgé, le jeune peut même tenter de calculer la taxe sur les produits qu'il achète.
Stimuler la concentration et la mémoire
Cette semaine, l'orthopédagogue Joëlle Duchesne, de la clinique d'apprentissage À petits pas de géant, répond à une question envoyée par nos lecteurs. Suzanne Perreault se demande comment aider son petit-fils à améliorer sa concentration et sa mémoire. Quels exercices privilégier?
Mme Duchesne indique tout d'abord «qu'il est difficile de retenir des informations lorsque nous ne sommes pas attentifs». Si bien que l'on doit d'abord chercher à savoir si l'enfant a de la difficulté à se concentrer avant de conclure à des problèmes de mémoire.
Lundi dernier, Mme Duchesne et sa collègue Mélissa Bélanger ont donné quelques trucs pour faciliter la concentration, comme de manipuler un objet (comme une balle antistress) pendant que l'enfant travaille. Les parents peuvent aussi tenter de contrôler le bruit environnant, en mettant de la musique douce dans la pièce ou en fournissant des coquilles antibruit à leur enfant.
Si on veut spécifiquement travailler la mémoire, les jeux sont encore une fois tout indiqués. Les jeux de cartes où on doit trouver la paire de chatons parmi toutes les cartes disposées à l'envers sur la table font l'affaire. «On peut aussi par exemple mettre des objets sur une table, demander à l'enfant de fermer les yeux et de deviner celui qui manque par la suite», explique Mme Duchesne.
Inventer une comptine
Le parent peut aussi aider l'enfant à inventer une comptine ou une phrase pour se rappeler l'ordre d'une liste d'objets ou de mots à retenir. Dessiner, répéter et classer peuvent aussi aider à retenir les informations.
«Sinon, des interventions en orthopédagogie peuvent être faites pour aider l'élève à trouver des stratégies de mémorisation [et non augmenter la mémoire]», souligne Mme Duchesne. Parce que la mémoire ne peut pas être développée outre mesure.
Mme Duchesne explique que l'entraînement de la mémoire de travail (celle dont on se sert pour apprendre) est un sujet plutôt controversé à l'heure actuelle. «Des études ont montré qu'il était impossible de l'entraîner, tandis que d'autres ont montré qu'un entraînement très intensif avec des professionnels pouvait porter fruit.»