Les parents d'enfants actifs, voire hyperactifs, ont plus de difficulté à asseoir leur rejeton lorsque sonne l'heure des devoirs et leçons. Mais qui a dit qu'il fallait rester assis?
Mélissa Bélanger, orthopédagogue à la clinique d'apprentissage À petits pas de géants, de Québec, suggère de laisser l'enfant le plus souvent debout le soir, lui qui a été assis une bonne partie de la journée. Pour épeler ses mots de vocabulaire, rien de mieux que de le faire sauter sur place (ou sur un trampoline) à chaque lettre énoncée.
Le parent peut se transformer en entraîneur en lui demandant de faire trois redressements assis ou trois «push-up» à chaque fois qu'il se trompe en répondant à une question.
«S'il manque de concentration, demandez-lui d'aller courir, de faire trois fois le tour de la maison, et de revenir après», avance Mme Bélanger. Cette activité, même courte, lui permettra de se vider la tête et d'être plus enclin à l'apprentissage.
Lorsqu'il faut compléter un exercice à table ou à un bureau, l'orthopédagogue Joëlle Duchesne suggère de prévoir plusieurs périodes courtes, mais fréquentes. De la 1re à la 3e année du primaire, des périodes de 15 minutes sont suffisantes. L'enfant pourra allonger le temps qu'il consacre à ses devoirs tout au long du primaire, pour un maximum de 45 minutes en 6e année.
Si l'enfant qui a la bougeotte, il peut être bon de lui fournir un tabouret roulant ou un ballon d'exercice lorsqu'il est en position assise. Il aura moins envie de se lever à tout moment.
Certains enfants auront besoin de manipuler quelque chose pour rester concentré. Alors on lieu de mordre un crayon, on peut donner à l'élève un jouet «Tangle» ou une balle antistress, qu'il gardera au creux de sa main.
Certains enfants travaillent bien dans le bruit, d'autres pas. Nos deux orthopédagogues indiquent qu'il faut faire des tests avec son enfant et s'adapter, soit en mettant de la musique douce dans sa chambre ou en lui fournissant des coquilles antibruit si elles l'aident à rester concentré.
Josiane Caron Santha, ergothérapeute et auteure, suggère pour sa part de parler de la notion de concentration avec son enfant. «On peut dessiner un thermomètre par exemple et dire que parfois, on a beaucoup de concentration et parfois moins. Ce qui est tout à fait normal», dit-elle.
Mme Santha suggère de varier les positions et les endroits pour faire des les devoirs. À plat vendre dans le corridor, à genoux devant la table du salon; pourvu que l'enfant se sente à l'aise. On peut aussi placer un devoir de mathématiques dans la chambre de l'enfant et un devoir de français sur la table de la cuisine afin que l'enfant en fasse une petite partie à la fois et coure entre les deux endroits.
«Il faut leur donner du contrôle sur leurs devoirs et du plaisir. Par exemple, lui demander quelle efface colorée il veut utiliser aujourd'hui», indique Mme Santha.
Tout savoir sur le TDAH
Parce que les cas se multiplient dans les écoles et que les cliniques spécialisées débordent, une nouvelle formation gratuite et en ligne vient d'être lancée sur le trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH).
TDAH VIP offre plus de quatre heures et demie de formation destinée au grand public sur la plate-forme web savoirmieuxetre.com. «Ça fait 20 ans que je suis dans le domaine, et la demande pour de l'information fiable, elle est immense», commente la psychiatre Annick Vincent, instigatrice du projet.
Que l'on soit enseignant, médecin de famille, animateur de terrain de jeu ou grand-maman qui se pose des questions sur le diagnostic de son petit-fils, le site web vise à répondre à l'ensemble des questions.
L'information est divisée en courtes capsules vidéo d'environ trois minutes chacune. L'internaute peut parcourir seulement une partie du contenu, qui permet, par exemple, de faire la différence entre un enfant qui vit avec un TDAH, un trouble d'opposition et un trouble du spectre de l'autisme. Les vidéos traitent aussi de la gestion des émotions, de l'organisation des tâches et des outils technologiques disponibles pour les enfants et les adultes.
«Tout enfant qui s'agite ou qui tombe dans la lune, on dit qu'il est atteint du TDAH. Il y a beaucoup de mythes et de mauvaise compréhension de ce que c'est, alors on voulait offrir à toute la planète francophone un outil pour mieux comprendre», soutient Mme Vincent, qui pratique à la clinique Focus, de Saint-Augustin-de-Desmaures et qui est aussi auteure du livre «Mon cerveau a besoin de lunettes».
Les vidéos ont pu être tournée en mai dernier, dans le cadre d'un grand colloque sur le TDAH, qui a rassemblé à Québec des orthopédagogues, psychologues et autres spécialistes de la question. «Ces gens-là ont participé bénévolement à notre projet, si bien qu'on peut maintenant offrir l'information gratuitement à tous», explique Mme Vincent.
Ces vidéos ne remplacent pas une consultation, avertit toutefois la psychiatre. Elles peuvent toutefois accompagner un parent dans sa démarche et l'aider à déterminer s'il doit consulter pour son enfant ou pas.
Des questions?
Vous avez des questions qui concernent l'apprentissage de votre enfant ou votre rôle en tant que parent? Le Soleil tentera d'y répondre le mieux possible en contactant des spécialistes au cours des prochaines semaines. Envoyez-nous vos questions à pcloutier@lesoleil.com.